La philosophie théologique de l'histoire dans les romans historiques de Laure Conan : fondement à l'idéologie de la langue gardienne de la foi
Laure Conan a publié trois romans historiques - À l'oeuvre et à l'épreuve (1891), Z 'Oublié (1900) et La Sève immortelle (1925) - qui ont étonné les critiques : la propension de l'auteur pour les analyses psychologiques les ont amenés à considérer ces récits à la lumière de son p...
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Études littéraires Jomphe, Michèle La philosophie théologique de l'histoire dans les romans historiques de Laure Conan : fondement à l'idéologie de la langue gardienne de la foi |
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Laure Conan a publié trois romans historiques - À l'oeuvre et à l'épreuve (1891), Z 'Oublié (1900) et La Sève immortelle (1925) - qui ont étonné les critiques : la propension de l'auteur pour les analyses psychologiques les ont amenés à considérer ces récits à la lumière de son premier roman, Angéline de Montbrun (1881-1882). Nous proposons pour notre part d'analyser le discours historien de ces trois romans en nous référant aux préceptes de la philosophie théologique de l'histoire institués par saint Augustin dans La Cité de Dieu. Nous espérons ainsi dégager le sens chrétien que Laure Conan donne à l'aventure de la Nouvelle-France, et ce, en considérant l'analogie augustinienne entre l'histoire de la société et l'histoire individuelle.
Notre premier chapitre est une analyse du sens imaginé par Laure Conan à propos de l'histoire de la société canadienne-française. Tout comme saint Augustin qui explique l'histoire de la chrétienté depuis une société originelle idéale, la romancière suggère que l'histoire de la communauté canadienne-française est fondée sur un unique projet : la reproduction des pratiques ancestrales de sociétés chrétiennes modèles (l'Église primitive, les Croisés, les pionniers Français en Amérique). Le projet est toutefois mis en opposition à toute autre société qui s'inscrit en rupture avec ce passé originel (la laïcisation de la société française, le protestantisme anglais, le paganisme autochtone). Ainsi, il ressort que, depuis 1'evangelisation des Jésuites en Huronie, jusqu'à l'occupation anglaise et la fin du régime français, la société canadienne-française est demeurée unie, immobile. Conséquemment, elle réaliserait la volonté de Dieu.
Nous proposons dans le chapitre deux de reprendre les préceptes historiens expliquant l'avènement de la société chrétienne de Nouvelle-France afin d'expliquer le sens que donne Laure Conan à l'histoire de ses héros. Il ressort que, dès l'instant où ceux-ci consentent à sacrifier leur nature humaine afin de demeurer fidèles à leur engagement de baptisés, ces héros assurent la pérennité d'une âme chrétienne canadianisée.
Le chapitre trois nous est l'occasion d'approfondir un aspect de l'âme : son aptitude mémorielle. La religion judéo-chrétienne institue la foi et les écritures comme des démarches mémorielles fondamentales dans la pratique religieuse. De même, les héros conaniens, qui cheminent pour la conversion de leur âme, trouvent dans la mémoire de la chrétienté les arguments qui les confirment dans leur choix. Les femmes, en tant que gardiennes de la foi, et l'écriture rythment ainsi les étapes de la conversion de l'âme du héros et de l'héroïne.
Séculaires, les préceptes de la philosophie théologique de l'histoire institués par saint Augustin (origine idéale, temps dégénérescent, éternité de l'âme chrétienne, autorité de la mémoire) fondent le discours historien de Laure Conan sur la société de la Nouvelle-France et sur ses héros. Toutefois, elle prend ses distances des écrits du théologien sur deux points. D'une part, la nature humaine qui, selon saint Augustin, participe à la démarche religieuse du chrétien si elle émane d'une volonté vertueuse, n'est, pour Laure Conan, qu'un leurre dont les chrétiens doivent se méfier. D'autre part, la romancière magnifie le rôle de l'écriture - de toute écriture en fait, si celle-ci révèle une âme chrétienne - au point d'en faire le principal sensible grâce auquel le héros franchit les étapes qui lui permettent d'approcher Dieu.
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