Summary: | Plusieurs entreprises ne peuvent faire face à l'homogénéisation des produits créée par la mondialisation, elles doivent alors se diversifier pour assurer leur survie. Il est possible d'utiliser l'approche particularisante du patrimoine comme source de diversification. Les produits issus des créneaux du patrimoine québécois sont peu connus au Québec comparativement à la France qui exploite très bien cette facette de son personnage. Dû à notre faible connaissance de ce phénomène au Québec, nous avons jugé utile de faire un inventaire de ces produits. Les données que nous avons recueillies en 1996, nous ont permis de faire la répartition géographique des produits de chacune de ces catégories et d'analyser ces produits selon trois variables, soit la proximité des producteurs de leurs marchés, leur présence en milieu agricole et la taille de leur municipalité.
Nous avons répertorié plus de mille produits différents issus des créneaux du patrimoine québécois ainsi que plus de mille producteurs. Nous avons pu classer les produits selon deux catégories soit, les métiers d'art et le bioalimentaire. Ces catégories ont été par la suite subdivisées en sous-catégories selon les matières premières utilisées pour la fabrication des produits.
En analysant les cartes géographiques nous avons vu l'émergence de zones très actives. Du côté des produits bioalimentaires, il y a trois zones distinctes, premièrement la Montérégie et l'Estrie, deuxièmement la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et la Côte-Nord et finalement, Chaudière-Appalaches et les Bois-Francs. En ce qui concerne les métiers d'art nous avons pu identifier les quatre zones de grande productivité suivantes : la zone Montréal et la Montérégie, la zone Québec et l'Île-d'Orléans, la zone Laurentides, Lanaudière et Outaouais et la zone Saguenay-Lac-St-Jean et Haute-Côte-Nord. Les régions de Montréal et de la Montérégie détiennent près de la moitié de tous les produits inventoriés toutes sous-catégories confondues.
Les catégories métiers d'art et bioalimentaire sont très différentes de l'une de l'autre. En effet, sur la plupart des variables que nous avons étudiées, elles obtenaient des résultats contraires. Tout d'abord, les produits métiers d'art sont fabriqués principalement à proximité des marchés que sont Montréal et Québec alors que les produits bioalimentaires sont pour la plupart produits dans des M.R.C. qui ne sont pas situées près des grands centres. Ensuite, les produits bioalimentaires sont très présents en milieu agricole alors que cette relation est beaucoup moins évidente chez les produits métiers d'art. Finalement, les métiers d'art foisonnent dans les municipalités de plus de 50 000 habitants alors que les produits bioalimentaires se retrouvent principalement concentrés dans des municipalités variant de 2999 à 1000 résidants.
Nous constatons qu'il s'agit d'un champ d'activités économiques non négligeable et qui ne doit plus être ignoré. Pour le moment, nous ne connaissons pas le nombre d'emplois générés, la valeur ajoutée ni la valeur des exportations.
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