Le rapport à l'institution scolaire chez de jeunes amérindiens en fin de formation secondaire : contribution à la compréhension du cheminement scolaire chez les Autochtones

La présente recherche s'intéresse au sens de l'expérience scolaire chez de jeunes Amérindiens en fin de scolarisation secondaire. L'évolution de la problématique de scolarisation en milieu autochtone est d'abord présentée, avec le constat de la perduration de multiples difficulté...

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Bibliographic Details
Main Author: Gauthier, Roberto
Format: Others
Published: 2005
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/515/1/24613872.pdf
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topic Ethnologie
Sociologie
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Sociologie
Gauthier, Roberto
Le rapport à l'institution scolaire chez de jeunes amérindiens en fin de formation secondaire : contribution à la compréhension du cheminement scolaire chez les Autochtones
description La présente recherche s'intéresse au sens de l'expérience scolaire chez de jeunes Amérindiens en fin de scolarisation secondaire. L'évolution de la problématique de scolarisation en milieu autochtone est d'abord présentée, avec le constat de la perduration de multiples difficultés. Trois positions interprétatives sont alors distinguées parmi les travaux qui se sont intéressés au problème : la perspective déficitariste, la perspective discontinualiste et la perspective conflictualiste. Chacune de ces perspectives aborde la situation à partir d'un cadre conceptuel qui permet l'identification de facteurs problématiques spécifiques, souvent opposés par ailleurs. Par contre, rares sont les travaux qui se sont intéressés de façon particulière au point de vue des étudiants, ou qui ont tenté de comprendre la façon dont ils vivent et ressentent leur séjour à l'école. S'inscrivant dans un paradigme compréhensif, c'est à cela que s'attaque la présente recherche, en utilisant le cadre théorique du rapport à l'école et au savoir développé par des sociologues français ?uvrant en milieu populaire. Les résultats montrent que l'école a une grande importance pour la plupart de ces jeunes Amérindiens, attachés à leur identité amérindienne, mais résolument moderne. Considérée positivement comme lieu d'apprentissage de savoirs contenus, l'école est aussi appréciée comme endroit où se fonde l'amitié juvénile. Mais surtout, elle est valorisée comme institution de première ligne, essentielle au développement personnel et communautaire, et devant contribuer à une éducation à la citoyenneté responsable. Cette éducation serait déficiente à l'école et dans la communauté toute entière, où régnerait un pernicieux manque de rigueur. En conséquence, si certains étudiants la fréquentent suite à des pressions parentales, et d'autres pour échapper à l'ennui de la vie communautaire, la plupart persévèrent à l'école afin d'obtenir le diplôme de fin d'études, auquel ils attribuent une forte valeur symbolique; il est vu comme un sauf-conduit menant quasi automatiquement à « un métier que j'aime » pour « aller voir le monde ». Ici, ressort le goût adolescent de l'évasion en même temps que la lassitude de vivre dans un endroit isolé des grands centres. Maints étudiants désirent par contre revenir un jour dans leur communauté. En ce qui concerne la dimension plus spécifiquement scolaire, les étudiants ont une vision mécanique de l'apprentissage et valorisent l'enseignement magistral, bien que des souvenirs évoqués du primaire laissent voir une forte appréciation des projets de groupe à ce moment-là de leur cheminement. Dans l'évaluation des matières, les étudiants priorisent nettement le « triangle crucial » : anglais-français-mathématiques, préoccupés qu'ils sont par leur intégration à la communauté environnante, et sans doute influencés par la structure curriculaire appliquée dans leur école. L'enseignement de la langue et de la culture autochtones est donc clairement relégué au second plan, bien que la plupart lui vouent une certaine considération. « C'est dans le c?ur qu'on est autochtone », mentionnera toutefois l'un d'entre eux à ce sujet. Enfin, s'ils admettent la valeur formative des devoirs et leçons, très peu d'étudiants fournissent l'effort continu nécessaire à leur bonne effectuation. Finalement, l'interprétation fait ressortir les similitudes et les différences des résultats obtenus avec ceux provenant d'autres études portant sur le rapport au savoir et à l'école de divers groupes d'étudiants. Elle prend en même temps en considération le fait que les Autochtones, même chez l'élite, ont rarement un patrimoine culturel occidental très élaboré. Sans possibilité de legs culturels à l'occidental, il ne peut donc y avoir d'héritiers, au sens bourdieusien du terme. Cela teintera nécessairement le rapport au savoir scolaire, lorsque pris dans sa dimension culturelle.
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