La présence corporelle de l'acteur, ou, De l'utilisation de la danse dans la mise en scène théâtrale

Cette recherche sur l'utilisation de la danse en tant que moteur de la création théâtrale est née d'une fascination pour le mouvement et du désir d'amplifier à l'extrême cette sensation propre au théâtre, c'est-à-dire l'effet de présence. Quête d'un théâtre basé un...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Moisan, Sara
Format: Others
Published: 2005
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/503/1/24626307.pdf
Description
Summary:Cette recherche sur l'utilisation de la danse en tant que moteur de la création théâtrale est née d'une fascination pour le mouvement et du désir d'amplifier à l'extrême cette sensation propre au théâtre, c'est-à-dire l'effet de présence. Quête d'un théâtre basé uniquement sur la rencontre des corps, celui du spectateur avec celui de l'acteur, d'une expérience de la pure présence, dépouillée de la volonté de représenter, d'être un réfèrent du réel. Ce projet ambitieux, qui n'est pas si étranger à ceux d'Artaud, de Barba et de Gotowski, a nécessité une réflexion sur la place des différents matériaux théâtraux, notamment le texte et le corps, et sur la manière même d'aborder le processus de création théâtrale. Le corps, celui de l'acteur, est apparu ici comme seul matériau essentiel à la création. Il fallait donc le rendre infiniment sensible, infiniment présent. Dans cette optique, cette recherche propose un nouveau modèle d'acteur, l'acteur dansant, qui est en quelque sorte un acteur amplifié et dépouillé. Dépouillé de sa volonté de contrôle et de l'idée d'avoir à représenter quoique ce soit. Ce sont ces réflexions qui ont jette les bases de l'expérimentation et de la création d'une oeuvre théâtrale présentée devant public en octobre 2005 à l'UQAC. Au départ il n'y avait rien, ni texte, ni thème, ni idée du résultat auquel parvenir, si ce n'est une idée du processus, du chemin à emprunter pour créer une oeuvre vivante. Tout est parti de six acteurs, du désir de la metteure en scène de travailler particulièrement avec ces acteurs là, à partir de ce qu'ils sont, de ce qu'ils portent en eux d'expériences et de souvenirs, de blessures et de limites. C'est au cours de trois mois d'ateliers, à travers des exprémentations sur le mouvement inspirés de la danse bûto et des improvisations, qu'a été accumulé le matériel nécessaire à la création de l'oeuvre. Elle a ensuite été tissée à partir de ces bribes, ces morceaux, par le biais du montage et de l'écriture scénique. L'aboutissement de cette recherche a donné lieu au spectacle Morceaux Choisis, qui est davantage une suite d'univers poétiques en mouvement qu'une oeuvre dramatique. Il ne contient pas d'histoire, du moins pas qu'une seule; en fait elles y sont multiples, car ce sont celles que le spectateur se raconte à lui-même, qu'il projette à travers le corps des acteurs. C'est un spectacle dans lequel il vaut mieux pénétrer comme on le ferait dans une danse, sans chercher à analyser ou à comprendre, mais simplement en s'abandonnant aux images et aux sensations qu'il provoque.