Summary: | L'étude pétrographique et stratigraphigue de la séquence des paragneiss de St-Fulgence en quatre sections préalablement définies au voisinage du massif d'anorthosite du Lac St-Jean, nous a permis de reconstituer l'origine et l'évolution des paragneiss. Ces roches sont reconnues parmi les plus vieilles du complexe gneissique dans lequel des relations chronologiques ont déjà été établies entre les différentes phases de métamorphisme, de déformation, de migmatisation, d'activité d'ignée, et qui ont défini, par complexité décroissante, trois groupes d'âges. Les sections hautement failiées, plissées et migmatisées se composent de bandes essentiellement concordantes, d'origines diverses et d'âges différents (groupes d'âges I et II ), de gneiss quartzo-feldspathiques, de gneiss gris rubanés, de gneiss mafiques, de gneiss pélitiques, de quartzites, lesquelles présentent des variations ayant des causes primaires, métamorphiques, tectoniques ou une combinaison des trois. Les bordures de sections sont principalement des gneiss quartzo-feldspathiques subconcordants, similaires à ceux inclus dans les sections, et dont les relations intrusives sont observées à la section IV.
La séquence des paragneiss possède des assemblages métamorphiques qui sont essentiellement du faciès amphibolite supérieur dans les sections I et I I , les plus rapprochées du contact avec 1'anorthosite tandis qu'ils sont essentiellement du faciès granulite dans les sections III et IV, les plus éloignées. Cette distribution appuie le modèle par montée diapirique du massif d'anorthosite élaboré par Woussen et al. (1981). Les relations texturales complexes entre les minéraux rendent difficile l'interprétation de l'évolution du métamorphisme. Les deux styles de plis, les plis isoclinaux d'échelle métrique et les plis serrés d'échelle décamétrique, n'ont pas été reliés. Les plis ont comme effet général d'augmenter les épaisseurs des sections par répétition des unités tandis que des données plus complètes sont nécessaires pour connaître le rôle des failles sur les sections, à savoir si elles les tronquent, les augmentent ou les répètent. Les épaisseurs des sections mesurées représentent un ordre de grandeur entre 200 et 650 m. L'analyse statistique des contenus pétrographiques des sections confirme le caractère intrusif des gneiss quartzo-feldspathiques et des unités minces de gneiss mafiques par la nature spécifique de leurs contacts, en séquence binaire et en sandwich, et par la distribution bimodale des épaisseurs des gneiss mafiques.
Une association primaire de quartzites, de mi-pélites et de sédiments élastiques en lits de plusieurs mètres d'épaisseur avec des gneiss mafiques en unités relativement épaisses, d'origine probablement volcanique, a été reconnue malgré la structure complexe qui ne permet pas de préciser les épaisseurs primaires des unités, malgré l'absence de critères de polarité sédimentaires et de niveaux repères, et malgré la distinction entre les roches des groupes d'âge I et II qui n'est pas toujours possible avec une précision absolue. Les assemblages primaires reflètent un environnement de graben ou un environnement épi continental avec probablement du volcanisme à l'intérieur ou au large.
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