"Le choix des regions" : une décentralisation pour quel développement régional? (Le cas des organismes régionaux subventionnés)

Les organismes régionaux de consultation tels que les CRD, CEC ATR, CRE et CRL qui ont été mis sur pied depuis une vingtaine d'années au Québec sont en passe de connaître de profondes transformations. Dans un contexte où le développement des régions subit lui aussi des pressions importantes, l...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ménard, Paul-André
Format: Others
Published: 1985
Online Access:http://constellation.uqac.ca/1749/1/1413437.pdf
Description
Summary:Les organismes régionaux de consultation tels que les CRD, CEC ATR, CRE et CRL qui ont été mis sur pied depuis une vingtaine d'années au Québec sont en passe de connaître de profondes transformations. Dans un contexte où le développement des régions subit lui aussi des pressions importantes, l'enjeu s'avère de taille. Les interventions de l'Etat en matière de développement régional ont connu depuis le début des années 60 de nombreux soubresauts. Malgré des expériences qui manquaient de cohésion, les gouvernements désiraient faire preuve de bonne volonté. C'est ainsi que, du Rapport LA Haye sur l'urbanisme en 1963-68 au document Gendron: "Le choix des régions" en 1984, un nombre importants d'actions se sont produites. Parmi celles-ci, la création ou dans d'autres cas le cautionnement par le gouvernement d'organismes sectoriels dans chacune des régions du Québec. Mais la cohésion des politiques n'a pas toujours été garantie par une philosophie de base bien articulée. A ce titre, il convient de noter que le vaste projet de décentraliser les activités gouvernementales vers des instances plus locales a souvent été opposé à une levée de boucliers. Le résultat en a été que, à défaut de pouvoir remettre des pouvoirs décisionnels entre les mains des régionaux on augmenterait les services en région. Entre deux maux on prenait le moindre, on optait pour la déconcentration plutôt que pour le décentralisation. A ce problème de fonctionnement s?ajoute une problématique plus global qui réside dans le fait de trouver une voie convenable et acceptable par tous en matière de développement régional. C'est pourquoi il convient de redéfinir la place des organismes régionaux déjà nommés dans un contexte où ils interviennent directement de par leur mandat. Doivent-ils continuer à exister selon la même formule, selon la même structure ou encore se modeler à la façon proposée, par le gouvernement? Ne serait-il pas plus valable de considérer l'option régionale? La concertation que prône le gouvernement, articulée par un organisme unique qui regroupe toutes les forces vives du milieu ne semble pas faire l'unanimité et demeure loin d'être une panacée. Mais la problématique s'avère à notre avis plus complexe que le simple aspect du fonctionnement entre les intervenants. C'est en effet dans la détermination même du modèle de développement que le choix de la région doit se situer. L'enjeu est de taille. Pour la Sagamie, il convient de déterminer si l'on doit et si l'on peut se permettre de continuer à développer selon le modèle traditionnel entretenu par les grandes entreprises, ou encore opter pour un développement plus harmonieux, axé sur les aspirations propres des régionaux en tenant compte des acquis, des potentiels et des volontés. C'est à un modèle de développement endogène qu'on se réfère. L'enjeu est donc majeur puisqu'il risque d'engendrer non seulement des changements profonds de mentalité et d'agissements, mais plus profondément d'occasionner des confrontations d'idéologies émanant d'élites tout a fait opposées.