Picture theory, ou, Les stratégies d'une écriture
L'objectif de ce travail consiste à conduire une lecture d'un roman de Nicole Brassard, intitulé Picture theory. Cette lecture se montre attentive aux procédés d'écriture participant de la production des ordres narratif et diégétique. Pour être ainsi en mesure de dégager des dévelop...
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1988
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Études littéraires |
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Études littéraires Bouchard Bouchard, Laurence Picture theory, ou, Les stratégies d'une écriture |
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L'objectif de ce travail consiste à conduire une lecture d'un roman de Nicole Brassard, intitulé Picture theory. Cette lecture se montre attentive aux procédés d'écriture participant de la production des ordres narratif et diégétique. Pour être ainsi en mesure de dégager des développements intersectés, opérant de l'un à l'autre.
À l'analyse, cette épreuve offrira un double avantage: mettre en évidence des fragments de texte où s'exercent des stratégies d'écriture, et dégager des éléments pouvant permettre de situer Picture theory dans un procès d'écriture moderne.
En effet, il s'agit de comprendre comment le texte est écrit, comment il fonctionne, et de faire ressortir des bribes de diégèse dans les fragments étudiés. Car, si on demandait de raconter l'histoire qui se développe dans ce roman, il faudrait déclarer qu'il n'y a pas d'histoire toute faite dans Picture theory. On le remarquera, Picture theory dispose des fragments de divers récits qui vont de quelques mots à quelques lignes. Ces fragments épars, souvent garnis de citations, intégrales ou approximatives, avec ou sans accent, ainsi que d'énoncés métaphoriques dont certains comportent des allusions métatextuelles, sont distribués de telle sorte que l'un sera interrompu par l'inscription d'un autre qui, lui, n'a que peu ou pas de rapport diégétique avec le premier.
Mais, si Picture theory ne raconte pas d'histoire toute faite, par contre, il laisse visibles les formes que prennent certains de ses procédés d'écriture et mécanismes producteurs. Ainsi, outre les énoncés métaphoriques, les fragments épars et les citations, mentionnons la présence de "l'anagrammatisme" et du synonymique. En effet, on remarquera que les mots sont le lieu d'opérations anagrammatiques où sont pris en compte les aspects "graphique" et "phonique". Et où, souvent, intervient un élément à contenu métatextuel. À travers ces développements anagrammatiques se profile un principe de répétition, lequel a des échos sur les plans syntagmatique et phrastique. Soit, la répétition, intégrale ou approximative, de nombreux fragments qui, selon les contextes, proposent un contenu sémantique différent. Or, ce principe "d'échange", voulant "qu'un mot, un syntagme ou une phrase change de sens selon les contextes", introduit un mécanisme appartenant au "vaste domaine du synonymique". Et il semble que la majorité des opérations synonymiques de Picture theory renvoient du côté de la métaphore, laquelle "autorise définitions, traductions, explications, échange, de même "résumé et paraphrase". On constate que le synonymique s'active tantôt dans la complicité, au moyen d'extensions analogiques, tantôt dans l'adversité, via les rapports antithétiques.
Mais, si le signalement des opérations anagrammatiques et synonymiques permet une compréhension de nombreux fragments, par contre, de nombreuses descriptions, d'événements et autres, restent sans explication. C'est que l'ouvrage fourmille de lieux d'incompréhension, voire d'"ILLYSYBILITÉ". Dès lors, convenons d'une hypothèse: ce que le texte ne raconte pas, les formes qu'il met en scène vont le signifier. De sorte que l'histoire, ou la diégèse, a tendance à devenir le "résultat d'un travail formel". À ce propos, quatre mécanismes, dont trois sont associés à la métaphore, s'avèrent particulièrement actifs: un premier que nous désignons sous l'appellation de métaphore stylistique; un second, qui, par ses allusions au travail du texte, est signalé au titre de métaphore métatextuelle; puis un troisième, composé de fragments intersectés et qui motive la dénomination de métaphore structurelle. Quant au quatrième mécanisme: les éléments citationnels, ils ne font l'objet d'aucun modèle théorique spécifique. Plutôt, ils sont considérés et pris en compte de manière descriptive, par exemple dans un rapport "métaphore/description" via les "courts-circuits intra et extra-textuels" de Picture theory.
Signalons que la métaphorisation, incorporant "l'anagrammatisme", le synonymique, les extensions analogiques et les rapports antithétiques, semble l'avenue par laquelle le texte se laisse le mieux saisir, le mieux lire. Cependant, le champ métaphorique étant déjà complexe, la présence dans Picture theory de plusieurs catégories de métaphores nécessite certaines précautions. Dont à ce titre, une typologie des métaphores retenues: la métaphore stylistique, la métaphore structurelle et la métaphore métatextuelle. Puis, le signalement de critères permettant d'accorder une certaine crédibilité à la reconnaissance de l'une ou des autres catégories. Même qu'à la limite, on remarque qu'une certaine catégorie vient "s'insérer" dans une autre. Ce qui donne lieu à des circonstances textuelles conflictuelles, non démunies de positionnement théorique.
Les trois premiers chapitres sont consacrés à la métaphore stylistique: le premier chapitre s'emploie à dégager des éléments pouvant permettre le traitement des énoncés métaphoriques. À cet effet, un modèle théorique opérationnel est constitué et mis à profit. Le deuxième chapitre, à son tour, présente des énoncés métaphoriques sur lesquels est appliqué le "processus de la réduction métaphorique". L'avantage en est une meilleure compréhension de Picture theory. De plus, on y explique, brièvement, la différence entre une métaphore "in praesentia" et une métaphore "in absentia". Puis, le troisième chapitre relève certaines particularités de la métaphore stylistique telle qu'utilisée dans Picture theory. Quant au quatrième chapitre, il est entièrement consacré à la métaphore structurelle ainsi qu'à quelques-unes de ses particularités rencontrées dans ce roman. Le cinquième chapitre, enfin, considère, brièvement, quelques aspects "opérationnels et analytiques" métatextuels de certains énoncés et dispositifs, pour ensuite présenter la "réduction" d'une métaphore, dite métatextuelle.
Tels sont les mécanismes qui, pour activer le "travail formel du texte", ont orienté le travail d'analyse. Par jeux, nous reconnaissons que le "travail formel" donne accès à une nouvelle "lysybilité". À titre d'exemples, mentionnons les diverses opérations convoquées par l'une et les autres métaphores signalées. D'abord, dans la métaphore stylistique, on peut remarquer qu'après le procédé de "réduction métaphorique", apparaissent les extensions synonymiques du "terme intermédiaire" retenu, de même que les extensions analogiques et des rapports antithétiques qui, cette fois, impliquent les termes qui font l'objet de la "collision sémantique". En outre, cette "réduction métaphorique" permet de déceler une "structure de texte" qui se déploie entre divers énoncés métaphoriques; sans négliger les indices sémantiques et diégétiques révélés par cette métaphore. Ensuite, chez la métaphore structurelle, notons que des renseignements du même ordre (diégétique et sémantique) passent par les mécanismes fonctionnels de la métaphorisation et du rapport "métaphore description". De plus, la conjonction de la métaphore stylistique et de la métaphore structurelle dans un même ensemble (ou structure) donne lieu à l'émergence d'une autre forme nommée ici: métaphore cosmique. Cette nouvelle métaphore peut être considérée comme celle dont les conséquences narratives et diégétiques, sont les plus radicales. Enfin, chez la métaphore métatextuelle, on assiste à un type d'énoncé qui, non seulement désigne un fonctionnement particulier du texte, mais engage des opérations anagrammatiques.
Quant à savoir si on peut situer Picture theory dans un procès d'écriture moderne, divers arguments militent pour ou contre. Pour : c'est le cas d'absence d'histoire toute faite, de l'efficacité du "travail formel" et la présence d'éléments à contenu métatextuel. Contre: il faut signaler l'encombrante présence de la métaphore stylistique, et aussi la masse de travail nécessaire pour rendre "lysyble" le "travail formel" de Picture theory. Évidemment, une réflexion tenant compte de la littérature et de Picture theory face au concept de la modernité ferait sans doute l'objet d'un autre travail. Mais, demeurant sur le plan des procédés d'écriture et des mécanismes opérationnels, nous en restons aux aspects signalés. Toutefois, avant toute position trop catégorique, on aurait avantage à dégager une description plus exhaustive de Picture theory; par exemple, en reprenant les catégories de métaphores: stylistique, structurelle et cosmique. En outre, les éléments citationnels et métatextuels devraient faire, respectivement, l'objet de modèle théorique, en vue de mieux être circonscrits, pour en exploiter les possibilités.
Bien sûr, d'une certaine manière, Picture theory est déjà inscrit dans un procès d'écriture moderne. Tout de même, il y aurait lieu de questionner la pertinence ou l'impertinence de la métaphore stylistique dans un texte dit de modernité. En outre, on n'aurait pas tort, non plus, d'interroger les conditions imparties à un contrat de lecture efficace.
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Car, si on demandait de raconter l'histoire qui se développe dans ce roman, il faudrait déclarer qu'il n'y a pas d'histoire toute faite dans Picture theory. On le remarquera, Picture theory dispose des fragments de divers récits qui vont de quelques mots à quelques lignes. Ces fragments épars, souvent garnis de citations, intégrales ou approximatives, avec ou sans accent, ainsi que d'énoncés métaphoriques dont certains comportent des allusions métatextuelles, sont distribués de telle sorte que l'un sera interrompu par l'inscription d'un autre qui, lui, n'a que peu ou pas de rapport diégétique avec le premier. Mais, si Picture theory ne raconte pas d'histoire toute faite, par contre, il laisse visibles les formes que prennent certains de ses procédés d'écriture et mécanismes producteurs. Ainsi, outre les énoncés métaphoriques, les fragments épars et les citations, mentionnons la présence de "l'anagrammatisme" et du synonymique. En effet, on remarquera que les mots sont le lieu d'opérations anagrammatiques où sont pris en compte les aspects "graphique" et "phonique". Et où, souvent, intervient un élément à contenu métatextuel. À travers ces développements anagrammatiques se profile un principe de répétition, lequel a des échos sur les plans syntagmatique et phrastique. Soit, la répétition, intégrale ou approximative, de nombreux fragments qui, selon les contextes, proposent un contenu sémantique différent. Or, ce principe "d'échange", voulant "qu'un mot, un syntagme ou une phrase change de sens selon les contextes", introduit un mécanisme appartenant au "vaste domaine du synonymique". Et il semble que la majorité des opérations synonymiques de Picture theory renvoient du côté de la métaphore, laquelle "autorise définitions, traductions, explications, échange, de même "résumé et paraphrase". On constate que le synonymique s'active tantôt dans la complicité, au moyen d'extensions analogiques, tantôt dans l'adversité, via les rapports antithétiques. Mais, si le signalement des opérations anagrammatiques et synonymiques permet une compréhension de nombreux fragments, par contre, de nombreuses descriptions, d'événements et autres, restent sans explication. C'est que l'ouvrage fourmille de lieux d'incompréhension, voire d'"ILLYSYBILITÉ". Dès lors, convenons d'une hypothèse: ce que le texte ne raconte pas, les formes qu'il met en scène vont le signifier. De sorte que l'histoire, ou la diégèse, a tendance à devenir le "résultat d'un travail formel". À ce propos, quatre mécanismes, dont trois sont associés à la métaphore, s'avèrent particulièrement actifs: un premier que nous désignons sous l'appellation de métaphore stylistique; un second, qui, par ses allusions au travail du texte, est signalé au titre de métaphore métatextuelle; puis un troisième, composé de fragments intersectés et qui motive la dénomination de métaphore structurelle. Quant au quatrième mécanisme: les éléments citationnels, ils ne font l'objet d'aucun modèle théorique spécifique. Plutôt, ils sont considérés et pris en compte de manière descriptive, par exemple dans un rapport "métaphore/description" via les "courts-circuits intra et extra-textuels" de Picture theory. Signalons que la métaphorisation, incorporant "l'anagrammatisme", le synonymique, les extensions analogiques et les rapports antithétiques, semble l'avenue par laquelle le texte se laisse le mieux saisir, le mieux lire. Cependant, le champ métaphorique étant déjà complexe, la présence dans Picture theory de plusieurs catégories de métaphores nécessite certaines précautions. Dont à ce titre, une typologie des métaphores retenues: la métaphore stylistique, la métaphore structurelle et la métaphore métatextuelle. Puis, le signalement de critères permettant d'accorder une certaine crédibilité à la reconnaissance de l'une ou des autres catégories. Même qu'à la limite, on remarque qu'une certaine catégorie vient "s'insérer" dans une autre. Ce qui donne lieu à des circonstances textuelles conflictuelles, non démunies de positionnement théorique. Les trois premiers chapitres sont consacrés à la métaphore stylistique: le premier chapitre s'emploie à dégager des éléments pouvant permettre le traitement des énoncés métaphoriques. À cet effet, un modèle théorique opérationnel est constitué et mis à profit. Le deuxième chapitre, à son tour, présente des énoncés métaphoriques sur lesquels est appliqué le "processus de la réduction métaphorique". L'avantage en est une meilleure compréhension de Picture theory. De plus, on y explique, brièvement, la différence entre une métaphore "in praesentia" et une métaphore "in absentia". Puis, le troisième chapitre relève certaines particularités de la métaphore stylistique telle qu'utilisée dans Picture theory. Quant au quatrième chapitre, il est entièrement consacré à la métaphore structurelle ainsi qu'à quelques-unes de ses particularités rencontrées dans ce roman. Le cinquième chapitre, enfin, considère, brièvement, quelques aspects "opérationnels et analytiques" métatextuels de certains énoncés et dispositifs, pour ensuite présenter la "réduction" d'une métaphore, dite métatextuelle. Tels sont les mécanismes qui, pour activer le "travail formel du texte", ont orienté le travail d'analyse. Par jeux, nous reconnaissons que le "travail formel" donne accès à une nouvelle "lysybilité". À titre d'exemples, mentionnons les diverses opérations convoquées par l'une et les autres métaphores signalées. D'abord, dans la métaphore stylistique, on peut remarquer qu'après le procédé de "réduction métaphorique", apparaissent les extensions synonymiques du "terme intermédiaire" retenu, de même que les extensions analogiques et des rapports antithétiques qui, cette fois, impliquent les termes qui font l'objet de la "collision sémantique". En outre, cette "réduction métaphorique" permet de déceler une "structure de texte" qui se déploie entre divers énoncés métaphoriques; sans négliger les indices sémantiques et diégétiques révélés par cette métaphore. Ensuite, chez la métaphore structurelle, notons que des renseignements du même ordre (diégétique et sémantique) passent par les mécanismes fonctionnels de la métaphorisation et du rapport "métaphore description". De plus, la conjonction de la métaphore stylistique et de la métaphore structurelle dans un même ensemble (ou structure) donne lieu à l'émergence d'une autre forme nommée ici: métaphore cosmique. Cette nouvelle métaphore peut être considérée comme celle dont les conséquences narratives et diégétiques, sont les plus radicales. Enfin, chez la métaphore métatextuelle, on assiste à un type d'énoncé qui, non seulement désigne un fonctionnement particulier du texte, mais engage des opérations anagrammatiques. Quant à savoir si on peut situer Picture theory dans un procès d'écriture moderne, divers arguments militent pour ou contre. Pour : c'est le cas d'absence d'histoire toute faite, de l'efficacité du "travail formel" et la présence d'éléments à contenu métatextuel. Contre: il faut signaler l'encombrante présence de la métaphore stylistique, et aussi la masse de travail nécessaire pour rendre "lysyble" le "travail formel" de Picture theory. Évidemment, une réflexion tenant compte de la littérature et de Picture theory face au concept de la modernité ferait sans doute l'objet d'un autre travail. Mais, demeurant sur le plan des procédés d'écriture et des mécanismes opérationnels, nous en restons aux aspects signalés. Toutefois, avant toute position trop catégorique, on aurait avantage à dégager une description plus exhaustive de Picture theory; par exemple, en reprenant les catégories de métaphores: stylistique, structurelle et cosmique. En outre, les éléments citationnels et métatextuels devraient faire, respectivement, l'objet de modèle théorique, en vue de mieux être circonscrits, pour en exploiter les possibilités. Bien sûr, d'une certaine manière, Picture theory est déjà inscrit dans un procès d'écriture moderne. Tout de même, il y aurait lieu de questionner la pertinence ou l'impertinence de la métaphore stylistique dans un texte dit de modernité. En outre, on n'aurait pas tort, non plus, d'interroger les conditions imparties à un contrat de lecture efficace. 1988 Thèse ou mémoire de l'UQAC NonPeerReviewed application/pdf http://constellation.uqac.ca/1600/1/1457561.pdf Bouchard Bouchard, Laurence. (1988). Picture theory, ou, Les stratégies d'une écriture. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Trois-Rivières. http://constellation.uqac.ca/1600/ |