Portrait perceptuel du processus de socialisation d'un successeur manageriel dans une entreprise familiale : une etude exploratoire a l'aide de la cartographie cognitive

Depuis Christensen (1953), la problématique que soulève la préparation de la relève dans les petites et moyennes entreprises familiales (PMEF) constitue une préoccupation pour divers acteurs économiques tels que les propriétaires-dirigeants, les chercheurs, les consultants et les gouvernements. C...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Villeneuve, François
Format: Others
Published: 1990
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/1555/1/1463052.pdf
Description
Summary:Depuis Christensen (1953), la problématique que soulève la préparation de la relève dans les petites et moyennes entreprises familiales (PMEF) constitue une préoccupation pour divers acteurs économiques tels que les propriétaires-dirigeants, les chercheurs, les consultants et les gouvernements. Cet intérêt est d'autant justifié que la préparation d'un successeur est reliée à la survie de l'entreprise (Christensen, 1979; Danco, 1975; Robidoux, 1980; Ward, 1987) et que l'importance du rôle que jouent les PME dans l'économie nord-américaine n'est plus à démontrer. L'examen de la littérature sur la succession managérielle dans les PMEF révèle que la préparation d'un successeur est un processus complexe à long terme à l'intérieur duquel le releveur subit des influences provenant de la famille, de l'entreprise et de l'extérieur de ces deux entités. Toutefois, cette littérature est principalement axée sur les points de vue du propriétaire-dirigeant ou celui du chercheur et, peu des études recensées rapportent le point de vue des successeurs à propos des étapes de socialisation qu'ils traversent avant, pendant et après leur arrivée au poste de dirigeant. Devant ce constat, nous avons consulté des auteurs du champ de la socialisation organisationnelle (entre autres: Feldman, 1976A; Jones, 1986; Van Maanen et Shein, 1979; Nicholson, 1984). L'intégration de ces deux littératures a permis de concevoir un modèle exploratoire de recherche illustrant les étapes et les événements du processus de socialisation d'un successeur ainsi que ses ajustements à son nouveau rôle de dirigeant Pour confronter le modèle à la réalité, nous avons adopté la méthodologie des cartes cognitives (voir Ford et Hegarty, 1984; Bougon et al., 1977). L'étude rapporte le point de vue d'un successeur dans une ferme familiale de production de pommes de terre. La collecte de données a nécessité 10,5 heures d'entrevue réparties en trois rencontres pour lesquelles les techniques d'entrevue structurée et semi-structurée ont été utilisées. Les résultats obtenus présentent la perception d'un successeur quant aux liens de causalité entre les variables du modèle exploratoire. Le traitement des données a permis de représenter graphiquement le schème cognitif du sujet (sa carte cognitive). Les principales conclusions de l'étude portent à la fois sur des considérations théoriques et méthodologiques. À l'intérieur des étapes du processus de socialisation, la position occupée par les variables dans la carte du sujet correspond à la position qu'elles occupent dans le modèle exploratoire à l'exception de deux variables ("sentiment d'avoir fait le bon choix de carrière" et "sentiment de compétence"). La direction des liens entre les variables de la carte cognitive du sujet confirme un des postulats formulés indiquant que: "les variables d'une étape n'ont de l'influence que sur les variables d'une même étape et sur celles des étapes subséquentes". La principale cause expliquant la position différente des deux variables précitées est imputable à l'utilisation d'une même variable dans des contextes organisationnels et émotifs différents. Néanmoins, les résultats obtenus permettent de souligner que chez les successeurs managériels dans les PMEF, le sentiment d'avoir fait le bon choix de carrière et le sentiment de compétence risquent de demeurer des préoccupations de premier plan et ce, même plusieurs années après avoir effectué la transition. Enfin, une orientation de recherche qui adopterait le point de vue de successeurs en utilisant une méthodologie qui leur permettrait de définir eux-mêmes les variables de leur processus de socialisation apparaît une avenue pertinente pour éclairer cette problématique si complexe qu?est la préparation de la relève dans les entreprises familiales.