Price et Riverbend : splendeur et declin d'une ville de compagnie
La ville de Riverbend est fondée par la compagnie Price Brothers en 1925 au Lac-Saint-Jean. Elle abrite une usine de papier journal et un espace résidentiel où demeurent entre 250 et 300 personnes. Possédant un aménagement spatial et une architecture uniques dans la région, cette ville montre tout...
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1993
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ndltd-LACETR-oai-collectionscanada.gc.ca-QCU.13262014-02-25T03:35:11Z Price et Riverbend : splendeur et declin d'une ville de compagnie Côté, Dany La ville de Riverbend est fondée par la compagnie Price Brothers en 1925 au Lac-Saint-Jean. Elle abrite une usine de papier journal et un espace résidentiel où demeurent entre 250 et 300 personnes. Possédant un aménagement spatial et une architecture uniques dans la région, cette ville montre toutes les caractéristiques d'une ville de compagnie. La compagnie Price Brothers possède tous les terrains, les résidences, ainsi que les autres bâtiments. Elle loue ses maisons seulement à ses cadres supérieurs et aux employés de la ville, qui sont pour la plupart anglophones et protestants. Les autres employés, tous canadiens-français, n'ont pas accès à cette ville et doivent demeurer à Saint-Joseph d'Alma ou à Naudville, deux municipalités voisines. Price Brothers possède également le réseau téléphonique et électrique, le réseau d'aqueduc et d'égouts. Elle voit aussi à l'organisation des loisirs et des sports. Elle contrôle également l'aspect politique, du fait que tous les membres du conseil municipal sont des employés cadres. Ils sont désignés par la compagnie, qui leur donne accès à la propriété foncière. Elle peut ainsi contrôler le conseil municipal qui décide du taux de taxe foncière et des règlements municipaux. La compagnie paye la plus grosse part des taxes foncières et scolaires, étant le plus grand propriétaire foncier de la ville. La raison d'être de Riverbend est presque exclusivement économique. Possédant sa propre ville, la compagnie Price Brothers contrôle ses dépenses en taxes foncières, tout en évitant de développer les infrastructures coûteuses nécessaires à ses ouvriers, égouts, rues, etc.. En contrôlant l'accès à la ville, elle crée et maintient un microcosme, où les employés non-cadres, qui forment la majorité des employés, ne se mêlent pas aux autres résidents de Riverbend. Peu à peu, à travers le temps, la compagnie abandonnera son rôle d'employeur, propriétaire foncier et organisateur de services et loisirs, pour se consacrer seulement à l'aspect industriel. Elle se débarrassera d'abord, en 1946, de la gestion des résidences et terrains au profit d'une filiale, la Riverbend Company, dont elle est l'unique actionnaire. Celle-ci vendra peu à peu ses résidences aux employés, surtout après la fusion de 1962 avec trois autres municipalités voisines. Elle vendra aussi les bâtiments municipaux, les parcs et les rues à la ville même. Les écoles seront laissées aux deux commissions scolaires de Riverbend. Après la fusion de 1962, la personnalité de Riverbend se modifiera peu à peu. Des maisons seront vendues à des non-employés de la compagnie. Des modifications seront faites aux maisons et les services dont jouissait la population seront coupés ou modifiés. Certains bâtiments seront démolis. Riverbend ne deviendra, en fait, qu'un quartier de la Cité d'Alma. 1993 Thèse ou mémoire de l'UQAC NonPeerReviewed application/pdf http://constellation.uqac.ca/1326/1/1484630.pdf Côté, Dany. (1993). Price et Riverbend : splendeur et declin d'une ville de compagnie. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi. http://constellation.uqac.ca/1326/ |
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La ville de Riverbend est fondée par la compagnie Price Brothers en 1925 au Lac-Saint-Jean. Elle abrite une usine de papier journal et un espace résidentiel où demeurent entre 250 et 300 personnes. Possédant un aménagement spatial et une architecture uniques dans la région, cette ville montre toutes les caractéristiques d'une ville de compagnie. La compagnie Price Brothers possède tous les terrains, les résidences, ainsi que les autres bâtiments. Elle loue ses maisons seulement à ses cadres supérieurs et aux employés de la ville, qui sont pour la plupart anglophones et protestants. Les autres employés, tous canadiens-français, n'ont pas accès à cette ville et doivent demeurer à Saint-Joseph d'Alma ou à Naudville, deux municipalités voisines.
Price Brothers possède également le réseau téléphonique et électrique, le réseau d'aqueduc et d'égouts. Elle voit aussi à l'organisation des loisirs et des sports. Elle contrôle également l'aspect politique, du fait que tous les membres du conseil municipal sont des employés cadres. Ils sont désignés par la compagnie, qui leur donne accès à la propriété foncière. Elle peut ainsi contrôler le conseil municipal qui décide du taux de taxe foncière et des règlements municipaux. La compagnie paye la plus grosse part des taxes foncières et scolaires, étant le plus grand propriétaire foncier de la ville.
La raison d'être de Riverbend est presque exclusivement économique. Possédant sa propre ville, la compagnie Price Brothers contrôle ses dépenses en taxes foncières, tout en évitant de développer les infrastructures coûteuses nécessaires à ses ouvriers, égouts, rues, etc.. En contrôlant l'accès à la ville, elle crée et maintient un microcosme, où les employés non-cadres, qui forment la majorité des employés, ne se mêlent pas aux autres résidents de Riverbend. Peu à peu, à travers le temps, la compagnie abandonnera son rôle d'employeur, propriétaire foncier et organisateur de services et loisirs, pour se consacrer seulement à l'aspect industriel. Elle se débarrassera d'abord, en 1946, de la gestion des résidences et terrains au profit d'une filiale, la Riverbend Company, dont elle est l'unique actionnaire. Celle-ci vendra peu à peu ses résidences aux employés, surtout après la fusion de 1962 avec trois autres municipalités voisines. Elle vendra aussi les bâtiments municipaux, les parcs et les rues à la ville même. Les écoles seront laissées aux deux commissions scolaires de Riverbend.
Après la fusion de 1962, la personnalité de Riverbend se modifiera peu à peu. Des maisons seront vendues à des non-employés de la compagnie. Des modifications seront faites aux maisons et les services dont jouissait la population seront coupés ou modifiés. Certains bâtiments seront démolis. Riverbend ne deviendra, en fait, qu'un quartier de la Cité d'Alma.
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