Summary: | De nos jours, un grand nombre de composés d'origine végétale sont utilisés dans la médecine moderne. Plusieurs d'entre eux ont été développés en s'inspirant des informations de la médecine traditionnelle. Environ 60 % des anticancéreux et 75 % des antimicrobiens de l'arsenal thérapeutique actuel sont des produits naturels ou des dérivés. Seulement 5-15 % des 250 000 plantes ont été étudiées afin d'en évaluer le potentiel pharmacologique. Les plantes de la forêt boréale québécoise ont été très peu étudiées au niveau de leur composition chimique et de leur potentiel pharmacologique. Au cours des dernières années, le laboratoire LASEVE a évalué le potentiel pharmacologique de plusieurs plantes et il en est ressorti que les bourgeons du Populus tremuloides représentaient un sujet d'étude intéressant au niveau chimique et pharmacologique. De plus, cette espèce a été utilisée en médecine traditionnelle pour traiter de nombreuses maladies. L'objectif de ce projet était d'isoler et de caractériser les composés phénoliques majoritaires des bourgeons de Populus tremuloides et d'en évaluer l'activité biologique (anticancéreuse, anti-inflammatoire et antibactérienne). Les travaux effectués sur l'extrait éthanolique des bourgeons de Populus tremuloides ont mené à l'identification de 24 composés phénoliques. Un de ces composés n'a jamais été rapporté auparavant dans la littérature scientifique et deux autres n'ont jamais été signalés dans la famille des Salicacées. De plus, dix de ces composés sont identifiés pour la première fois dans le Populus tremuloides. Trois des composés identifiés ont démontré une cytotoxicité de forte à modérée (5-20 uM) envers certaines des lignées cellulaires testées (WS1, DLD-1, A-549). L'activité anti-inflammatoire de cinq composés phénoliques constitués d'une section glycérol a été évaluée sur des macrophages de souris RAW 264.7 stimulé avec le LPS (lipopolysaccharide). Un seul des composés testés a significativement inhibé, sans cytotoxicité, la production d'oxyde nitrique avec une IC50 de 6.5 ± 0.4 uM. Finalement, aucun des composés phénoliques isolés dans ces travaux n'a démontré une activité importante contre Staphylococcus aureus et Escherichia coli.
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