La téléréalité et le désengagement politique chez les jeunes universitaires

Nous observons depuis plusieurs décennies, un désintérêt généralisé pour la politique, qui est particulièrement marqué chez les jeunes (Bakker & de Vreese, 2011; Pasek, Kenski, Romer & Jamieson, 2006; Putnam, 2000; Yang, 2009) et qui se traduit, dans le contexte canadien, notamment par la di...

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Bibliographic Details
Main Author: Viel-Horler, Emma
Language:fr
Published: 2012
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/23595
Description
Summary:Nous observons depuis plusieurs décennies, un désintérêt généralisé pour la politique, qui est particulièrement marqué chez les jeunes (Bakker & de Vreese, 2011; Pasek, Kenski, Romer & Jamieson, 2006; Putnam, 2000; Yang, 2009) et qui se traduit, dans le contexte canadien, notamment par la diminution du taux de participation aux élections canadiennes (Hudon, Poirier & Yates, 2008; Statistique Canada, 2011). Notre recherche s’inscrit dans un cadre théorique soutenant que les industries culturelles tendent à détourner les citoyens des enjeux civiques et politiques qu’exige toute vie en société. En effet, il est permis de penser que les émissions de téléréalité, comme formes relativement nouvelles d’industries culturelles, du moins dans leur composante interactive (Dupont, 2007a; Ruel, 2008), sont au cœur de la problématique du désintérêt marqué des jeunes pour la vie politique, désintérêt qui se traduit par un désengagement. La réflexion est d’autant plus pertinente que certaines émissions de téléréalité sous-tendent justement des modèles de participation (par vote), et ce sont précisément ces dernières qui seront ciblées dans le cadre de cette recherche. Ce faisant, le but de la présente recherche est de déterminer s’il existe un lien de concomitance entre la fréquence de consommation des émissions de téléréalité (exigeant un mode de participation) et le désengagement politique des jeunes universitaires, âgés de 18 à 29 ans. Pour ce faire, nous avons procédé par voie de questionnaires auto-administrés à des étudiants universitaires, sélectionnés de manière aléatoire (par grappes). Un total de 138 participants ont complété le questionnaire et les résultats d’analyses statistiques révèlent que le désengagement politique chez les universitaires n’est pas significativement lié à leur consommation d’émissions de téléréalité, mais, par exemple, que le champ d’étude est lié à l’aspect des conversations politiques. Ces résultats sont discutés dans leur implication pratique comme théorique.