Contribution à la formation à l'écrit en milieu professionnel : le cas des métiers de la propreté

Cette étude s'intéresse à la formation linguistique des salariés de premier niveau de qualification. Des travaux de recherche montrent que la part langagière occupe une place importante dans l'activité professionnelle des employés, y compris des moins qualifiés. Des formations dites "...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lachaud, Marie-Hélène
Language:fra
Published: Université de Grenoble 2011
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01070404
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/01/07/04/04/PDF/23432_CHINOURS_2011_archivage.pdf
Description
Summary:Cette étude s'intéresse à la formation linguistique des salariés de premier niveau de qualification. Des travaux de recherche montrent que la part langagière occupe une place importante dans l'activité professionnelle des employés, y compris des moins qualifiés. Des formations dites " de base " sont mises en place depuis ces dernières décennies afin de procurer aux personnels qui ne les maîtriseraient pas, les compétences langagières utiles à l'exercice de leur activité professionnelle. Nous nous sommes interrogée sur ces formations. Sont-elles adaptées aux besoins des employés ? Répondent-elles à leurs demandes et à leurs besoins réels ? L'étude entreprise a eu pour but de comprendre comment ces employés utilisent leurs compétences langagières sur leur lieu de travail. Elle repose sur l'hypothèse que dans la formation des adultes, la question du langage au travail doit être élargie à la littéracie et plus particulièrement, à la raison graphique. Les métiers, comme celui d'agent de nettoyage, où la gestion du temps et de l'espace sont des éléments essentiels, constituent un cas intéressant. Les horaires particuliers, la durée de l'intervention et la présence des usagers nécessitent une gestion efficace du temps et de l'espace. Des stratégies spontanées issues de l'expérience sont mises en œuvre par ces employés pour être plus efficaces dans leur activité professionnelle et rendre le travail moins pénible. Les observations de terrain menées dans cette recherche, inspirées de l'ethnologie, montrent que ces travailleurs utilisent effectivement des " tactiques " au sens de M. de Certeau (1990). Mais ces manières de faire sont des compétences ignorées et non valorisées, ni par les employeurs ni par les formateurs. Ainsi cette recherche contribue à une meilleure connaissance du milieu professionnel et permet de proposer des pistes pour des formations linguistiques qui prendraient en considération leurs acquis. En effet, les résultats informent sur la place du langage dans l'activité de nettoyage ainsi que sur ce que l'on peut qualifier de logique au travail : mise au jour de manières de faire, d'astuces et de compétences ignorées ou masquées, pourtant essentielles à l'organisation du travail, notamment dans la gestion de l'espace et du temps.