Les "talibés" du Sénégal : une catégorie de la rue, prise entre réseaux religieux et politiques d'action humanitaire

La perpétuation de l'islam sénégalais repose en grande partie sur l'enseignement musulman, traditionnellement réalisé dans des écoles coraniques (daara) par des maîtres reconnus pour leurs compétences religieuses. Des enfants leur sont confiés par leur famille, souvent pauvre en milieu rur...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Chehami, Joanne
Language:fra
Published: Université de Grenoble 2013
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01067449
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/01/06/74/49/PDF/30160_CHEHAMI_2013_diffusion.pdf
Description
Summary:La perpétuation de l'islam sénégalais repose en grande partie sur l'enseignement musulman, traditionnellement réalisé dans des écoles coraniques (daara) par des maîtres reconnus pour leurs compétences religieuses. Des enfants leur sont confiés par leur famille, souvent pauvre en milieu rural. Une partie de ces écoles migre pour s'installer en ville, suite à divers bouleversements socio-économiques subis par le Sénégal depuis une quarantaine d'années. Certains de ces élèves deviennent alors des taalibe-mendiants : la quête majoritairement monétaire qu'ils pratiquent et les rapports entretenus avec leur maître sont basés sur des principes culturels et cultuels anciens, ayant muté depuis quelques décennies. L'élève coranique se situe au centre de différentes sortes d'échanges de prestations et de dons sur fond de baraka (grâce divine). Ce travail de recherches se propose d'expliciter les stratégies élaborées par les multiples acteurs sociaux - maîtres, chefs religieux, parents, population donnant l'aumône (sarax) suite à l'injonction d'un marabout devin/guérisseur...- interagissant dans ce phénomène, afin de comprendre les changements problématiques subis par ce type d'enseignement. L'utilisation de la théorie du don initiée par Mauss permet d'analyser l'évolution de la fonction sociale du taalibe-mendiant, qui ne doit pas être confondu avec un faxman (enfant des rues), présent lui aussi au Sénégal.