L'identité et les stratégies éducatives des femmes chinoises en France : Entre traditions et intégration
Comment les femmes de la diaspora chinoise parisienne éduquent-elles leurs enfants ? Comment se positionnent-elles entre la tradition multimillénaire qui a marqué leur propre éducation et les particularités du système éducatif du pays d'accueil ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cet...
Main Author: | |
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Language: | FRE |
Published: |
Université René Descartes - Paris V
2012
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Online Access: | http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00709230 http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/70/92/30/PDF/va_chen_luchun.pdf |
Summary: | Comment les femmes de la diaspora chinoise parisienne éduquent-elles leurs enfants ? Comment se positionnent-elles entre la tradition multimillénaire qui a marqué leur propre éducation et les particularités du système éducatif du pays d'accueil ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question peu ou pas débattue, nous avons recueilli en 2008-2009 et en 2012, sous la forme de longs entretiens semi-directifs, le témoignage de 23 personnes directement concernées. Mères de 50 enfants (dont 23 garçons) au total, elles ont toutes, après plus ou moins d'hésitations, accepté de participer complètement et sincèrement à notre étude. Leur préoccupation centrale est bien sûr d'assurer à leur progéniture un avenir meilleur que leur propre destin : filles et garçons doivent étudier assidûment pour travailler moins dur et avoir des activités plus intéressantes. Cependant aucune d'entre elles n'estime une intégration complète à la société française soit un idéal. Toutes veulent perpétuer certains aspects, qu'elles considèrent comme précieux et irremplaçables, de la culture ruïste (patriarcale et hiérarchique) qui a marqué leur propre éducation : devoirs envers la famille, le clan, la nation. Elles font de leur mieux pour que leurs enfants ne coupent pas les ponts avec la Chine, sa langue et son écriture. Elles pensent, même si certaines s'en défendent, qu'on ne peut ni ne doit abandonner complètement les châtiments physiques pour les préadolescents. Elles interdisent à leurs filles de passer la nuit hors du domicile familial de crainte que celles-ci ne prennent de "mauvaises habitudes". La plupart d'entre elles acceptent l'idée que leurs enfants fassent un mariage mixte, mais craignent de conflits culturels. Comme la composition et l'effectif de cet échantillon ne se prêtent guère aux calculs statistiques, nous avons illustré notre étude par les portraits plus détaillés de quelques femmes dont le parcours ou la pensée nous ont semblé particulièrement représentatifs. |
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