La formation médiatisée du citoyen en Italie pendant la transition vers la deuxième République

Le premier chapitre résume et anticipe une grande partie des thèmes de la recherche. Le §.1 et le 2 montrent la surprise et l'égarement de certains autorisés intellectuels libéraux démocratiques face à la victoire de Berlusconi en 1994, qui, avec les transformations de la loi électorale en 1993...

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Bibliographic Details
Main Author: Repetto, Federico
Language:fra
Published: Université de Grenoble 2011
Subjects:
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[SHS:INFO] Sciences de l'Homme et Société/Sciences de l'information et de la communication
Espace public
Opinion publique
Télévision commerciale
Néotélévision
Socialisation à travers la télévision
Crise de l'éducation familiale et crise de l'éducation publique
Histoire de l'Italie républicaine
Passage à la 2ème république
Berlusconi
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Socialisation à travers la télévision
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Histoire de l'Italie républicaine
Passage à la 2ème république
Berlusconi
Repetto, Federico
La formation médiatisée du citoyen en Italie pendant la transition vers la deuxième République
description Le premier chapitre résume et anticipe une grande partie des thèmes de la recherche. Le §.1 et le 2 montrent la surprise et l'égarement de certains autorisés intellectuels libéraux démocratiques face à la victoire de Berlusconi en 1994, qui, avec les transformations de la loi électorale en 1993, marquerait, selon l'opinion courante, le passage à la " deuxième République ". Ma recherche suggère plutôt que 1994 a été le retour à une culture antipolitique longtemps refoulée, que Berlusconi a bien su interpréter et représenter, tant dans ses télévisions que dans sa propagande politique directe. En revanche à mon avis c'est la défaite des référendums de 1995 pour l'abrogation du duopole télévisuel et pour la limitation de la publicité (§.3) qui montre des indices bien plus forts de son hégémonie en tant que personnage public et " commanager " (" communication manager " - P. Musso), mais les politiciens traditionnels ont de graves responsabilités en ce qui concerne les origines du duopole et le développement de son hégémonie télévisuelle (§.4). Dans le §.5,6 et 8 j'expose les deux clefs d'interprétation de l'histoire de la néo-télévision qui guideront ma recherche surtout dans les ch. 5, 6 et 7 : l' " effet Meyrowitz " et l' " l'effet Chomsky " (les guillemets sont nécessaires car je ne prétends pas qu'il s'agisse de théories pouvant être universalisées et formalisées, mais seulement de critères pour l'organisation et l'interprétation des données historiques). La première suggère la possibilité que la néo-télévision en Italie ait stimulé la perte progressive de l'aura, du prestige et de l'autorité des parents, des politiciens et en général des adultes. La théorie de Meyrowitz, inspirée à la sociologie dramaturgique de Goffman, visait à expliquer l'époque des mouvements de la contestation en Amérique par le biais de la diffusion de la télévision parmi les familles américaines (50% environ d'entre elles avaient un poste en 1954). Mais le recours à la paléotélévision ne peut pas donner de contributions importantes à la compréhension de ces mêmes mouvements en Italie : elle y était moins répandue, avait beaucoup moins d'heures d'émission, avait une seule chaîne au début et au maximum deux, etc ; et de toute façon beaucoup d'autres stimulations (la contagion étrangère, p.ex) se sont manifestées. La néotélévision en revanche a constitué un changement rapide qui a concerné tous les aspects (heures d'émission, nombre de chaînes,etc), donc ont peut s'attendre à une ultérieure perte de prestige des adultes, mais dans une forme différente par rapport à la contestation. L' " effet Chomsky " peut intégrer l' " effet Meyrowitz ". Selon Chomsky, les médias qui vivent de publicité doivent " produire " (je dirais : attirer, sélectionner, former) leur public, qu'ils devront " vendre aux annonceurs ". Les grilles de la néo-télévision seront donc au service des exigences des ces derniers. Il ne s'agit certes pas d'une idée nouvelle, ni d'une idée de Chomsky seulement, qui l'emploie de façon apodictique dans sa polémique contre les media mainstream : elle est partagée entre autres par A. Pilati avec une intention décidemment apologétique (cf. §.8). Naturellement cet " effet " est encore moins déterminable de manière scientifique, car la formation concerne notamment en tant que telle la longue période, est le résultat de trop de facteurs croisés et ses conséquences sont difficilement prévisibles, sinon carrément imprévisibles. Néanmoins les attitudes des italiens envers la publicité et les marques ont changé depuis de façon si radicale (cf sondages Eurisko) que l'on ne peut que les mettre en relation avec le développement contemporain de la néotélévision. En outre la publicité adressée aux enfants vise à en faire des consommateurs autonomes par rapport à leurs parents.
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