Le partage de la valeur ajoutée en France depuis 1970

Comprendre la formation de la répartition salaires-profits est important puisqu'un partage déséquilibré est préjudiciable à la croissance et à l'emploi. En France, la part des profits dans la valeur ajoutée a connu des évolutions tranchées : une période de forte diminution entre 1973 et 19...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Sylvain, Arnaud
Language:FRE
Published: Université de la Méditerranée - Aix-Marseille II 2004
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00686280
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/68/62/80/PDF/ThA_se_AS.pdf.pdf
Description
Summary:Comprendre la formation de la répartition salaires-profits est important puisqu'un partage déséquilibré est préjudiciable à la croissance et à l'emploi. En France, la part des profits dans la valeur ajoutée a connu des évolutions tranchées : une période de forte diminution entre 1973 et 1982; un redressement sensible de 1982 à 1989 ; une augmentation régulière depuis 1989. Ces évolutions sont comparables à celles constatées en Allemagne et au Japon. La répartition salaires-profits semble en revanche relativement stable aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Les analyses théoriques s'accordent pour interpréter la chute puis le redressement du taux de marge par l'apparition puis la résorption d'un excès de salaire réel. Elles expliquent également le niveau élevé du taux de marge à partir de la fin des années 80 par un choc additionnel. Selon les auteurs, ce choc provient d'une modification de la demande de travail, d'une hausse des taux d'intérêt réels, ou de l'apparition d'un progrès technique économe en main d'œuvre. L'ensemble de ces analyses repose cependant sur des indicateurs fragiles. La tendance à la hausse du taux de marge commune à ces indicateurs est certainement un phénomène artificiel et le partage de la valeur ajoutée est proche du niveau d'équilibre de début de période depuis le début des années 90. Ce résultat fragilise l'hypothèse d'un choc au cours des années 80 et rend plus plausible l'hypothèse d'une stabilité de long terme du partage de la valeur ajoutée. Cette hypothèse de stabilité est en outre renforcée par l'estimation de fonctions de production sur données individuelles qui ne permettent pas de rejeter l'hypothèse d'une fonction de type Cobb-Douglas. Finalement, (1) comme le partage de la valeur ajoutée se trouvait à son niveau d'équilibre au début des années 70 (2) parce que le partage de la valeur ajoutée est vraisemblablement d'un niveau équivalent en début et en fin de période (3) puisqu'il se peut que le partage de la valeur ajoutée soit stable à long terme, on ne peut exclure que le partage de la valeur ajoutée se trouve à la fin des années 90 à son niveau d'équilibre de long terme et que les mouvements heurtés des décennies 70 et 80 proviennent de rigidités sur les marchés du travail voire des biens et services.