Sortir de Babel : une République des Langues en quête d'une " langue universelle " à la Renaissance et à l'Age classique ?

L'Europe de la Renaissance et de l'Âge classique a été le terrain d'une quête protéiforme de la langue universelle (recherches sur la langue d'Adam, encyclopédies de tous les idiomes de la terre, langues créées ex nihilo...). Afin de percevoir les conditions sociales de productio...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Simon, Fabien Dimitri
Language:FRE
Published: Université Rennes 2 2011
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00676892
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/67/68/92/PDF/2011theseSimonFpartielle.pdf
Description
Summary:L'Europe de la Renaissance et de l'Âge classique a été le terrain d'une quête protéiforme de la langue universelle (recherches sur la langue d'Adam, encyclopédies de tous les idiomes de la terre, langues créées ex nihilo...). Afin de percevoir les conditions sociales de production de ce savoir linguistique, cette étude se propose d'élaborer une histoire, moins de la langue universelle elle-même que de ses concepteurs ; une histoire sociale et culturelle de ces pratiques intellectuelles, dans une perspective pluridisciplinaire et à l'échelle européenne. Les acteurs sociaux impliqués dans cette quête s'inscrivent dans des réseaux particuliers, liés à des institutions qui participent pleinement de la transformation du monde moderne (Royal Society, ordre jésuite...). Ils sont souvent des figures de la République des Lettres et en forment, par leurs travaux linguistiques et les correspondances fournies qu'ils suscitent, une province particulière : la " République des Langues ". S'y joue rien moins que le choix, non pas de la langue du bon usage - celle des grammairiens - mais de la langue de la science et de la vérité, la langue de la République des Lettres elle-même. Comment des savants européens contribuent-ils par cet espace social virtuel à faire exister leurs utopies linguistiques ? Discutés dans le cadre de ces réseaux européens transnationaux, les projets apparaissent comme des technologies littéraires et sociales, maîtrisées seulement par un petit nombre d'individus ; ces langues pour tous sont donc indissociablement des langues à l'usage du " moins grand nombre ", des langues de distinction