Politique de formation professionnelle et d'emploi en Haïti : le cas du secteur du tourisme (1980-2010)
L'étude sur la politique de formation professionnelle et d'emploi en Haïti met l'accent sur l‟industrie touristique en tenant compte des atouts et de la position géographique du pays. Inscrit dans la lignée théorique du capital humain de Becker G. et faisant le lien entre les problème...
Main Author: | |
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Language: | fra |
Published: |
Université Paris-Est
2010
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Online Access: | http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00648788 http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/64/87/88/PDF/th2010PEST0018.pdf |
Summary: | L'étude sur la politique de formation professionnelle et d'emploi en Haïti met l'accent sur l‟industrie touristique en tenant compte des atouts et de la position géographique du pays. Inscrit dans la lignée théorique du capital humain de Becker G. et faisant le lien entre les problèmes de la formation et le faible niveau de développement, le travail explore les principaux freins matériels et immatériels agissant négativement sur le secteur touristique et subséquemment sur le développement socioéconomique du pays. Adoptant une approche inspirée de l‟analyse systémique de Mélèze J. complétée par l‟analyse stratégique de Crozier M. et de Friedberg E., l‟étude met en évidence les enjeux des acteurs dans le cadre des démarches visant à dynamiser l‟industrie du tourisme en Haïti. Les données de l'enquête et les entretiens réalisés avec des personnalités ayant travaillé dans les secteurs de la formation et du développement ont permis de constater que les moyens alloués au système national de formation professionnelle sont largement insuffisants pour répondre à la demande sociale de la formation. Il a été permis de constater aussi que l'offre publique de formation professionnelle est historiquement faible et géographiquement inégalitaire. Ce problème affecte le stock de capital humain dont le pays a besoin pour assurer son développement socioéconomique.Les efforts déployés au cours de ces dernières années en vue d'atténuer les effets dévastateurs des crises qu'a connues le pays n'ont pas été accompagnés de l'application d'une politique de formation professionnelle en appui aux secteurs dans lesquels on espérait avoir des investissements. Les données économiques de la région et le positionnement géographique du pays autorisent à penser qu'une politique de formation ambitieuse aurait pu remplir une fonction attractive dans les branches d'activité à haute valeur ajoutée demandant moins d'investissement dans lesquelles le pays a des avantages comparatifs, notamment le tourisme. L'étude révèle que l'enseignement professionnel haïtien est déconnecté de l'appareil de production économique qui investit. Ce problème pousse certaines entreprises, pour répondre à leurs besoins, à faire appel à la main-d'oeuvre étrangère tandis que le pays connaît un taux de chômage important. Sous-financés, l'enseignement technique et la formation professionnelle sont victimes de la représentation traditionnelle que certains ont de l'apprentissage. De plus, il n'existe pas un espace formel de concertation et de dialogue entre les responsables des organismes de formation et les dirigeants des entreprises. Ces dialogues, nécessaires et réclamés dans une démarche d'accompagnement, d'anticipation des investissements et de mise en oeuvre des politiques de l'emploi, dans les rares cas où ils existent, sont plus personnels qu'institutionnels. La concurrence pour avoir des contactspersonnels prime sur l'intérêt général. La mutualisation des forces en présence paraît nécessaire afin d'arriver à une lecture partagée de l‟environnement économique, établir un partenariat privilégié et éclairé entre l'appareil de production et celui de l'enseignement pour mieux orienter la politique de l'État dans le champ de la formation professionnelle. Enfin, comme secteur prioritaire de développement, le tourisme, industrie pourvoyeuse d'emplois, ne sera pas profitable à Haïti s'il n'y a pas un effort substantiel pour innover, créer des entreprises nouvelles et les doter des compétences et des qualifications que requiert une économie fondée sur les activités touristiques. La rentabilité du secteur touristique passe également par la création d‟un climat d'affaire propice à l‟investissement direct étranger (IDE), par la levée des principaux freins à la croissance économique, par des actions ciblées relatives aux opérations de marketing et par l'amélioration de l'image du pays à l'étranger. |
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