Décisions risquées et organisations à risques : autonomie au travail et reconnaissance sociale dans la conduite d'une industrie de process

La thèse s'intéresse au travail de conduite d'une industrie de process à risques,les centrales nucléaires, et aux marges de manoeuvre dont disposent les équipes dans l'application des procédures techniques. Celles-ci doivent en effet être adaptées aux situations rencontrées dans la ré...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Stoessel, Charles
Language:FRE
Published: Conservatoire national des arts et metiers - CNAM 2010
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00557579
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/55/75/79/PDF/ThA_se_Charles_Stoessel_-_Version_Finale.pdf
Description
Summary:La thèse s'intéresse au travail de conduite d'une industrie de process à risques,les centrales nucléaires, et aux marges de manoeuvre dont disposent les équipes dans l'application des procédures techniques. Celles-ci doivent en effet être adaptées aux situations rencontrées dans la réalité, qui sont toujours nouvelles et finalement uniques. En effet, la technologie concernée est si complexe que les situations ambiguës sont fréquentes. Les exploitants sont souvent confrontés à des décisions techniques qui cristallisent en elles la pluralité d'exigences auxquelles sont soumises les industries à risques : sûreté nucléaire, disponibilité et productivité, sécurité des travailleurs, respect de l'environnement, etc.Exploiter une centrale nucléaire implique donc d'arbitrer entre des exigences qui devraient en théorie être conciliables mais qui ne le sont pas en pratique, ou difficilement. En effet, chaque terme de la décision concrète comporte des avantages vis-à-vis de l'un des critères et des inconvénients vis-à-vis des autres critères en présence. Ainsi, décider revient toujours à renoncer, et la décision technique dans les organisations à risques implique une prise de risque professionnelle et personnelle pour les acteurs de terrain. La thèse s'interroge alors sur les facteurs qui participent de l'engagement des opérationnels dans l'action. Les théories utilitaristes et culturalistes ne parvenant pas à épuiser toute la complexité des cas rencontrés (implication d'agents pourtant peu carriéristes, disparités individuelles fortes au sein de groupes socio-professionnels supposés homogènes. . .), la recherche s'intéresse aux théories de la reconnaissance sociale et du don/contre-don comme explication première de la motivation et de la coopération au travail.