L'enseignement étranger en Egypte et les élites locales (1920-1960)<br />Francophonie et identités nationales

On a tenté, dans cet ouvrage d'histoire sociale, d'étudier les élites d'Égypte d'après l'investissement éducatif qu'elles ont réalisé sur les écoles étrangères, et notamment françaises, de 1920 à 1960. La période envisagée correspond au moment où se façonnent les discou...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Abécassis, Frédéric
Language:FRE
Published: Université de Provence - Aix-Marseille I 2000
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00331877
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/33/18/77/PDF/These_fabecassis.pdf
Description
Summary:On a tenté, dans cet ouvrage d'histoire sociale, d'étudier les élites d'Égypte d'après l'investissement éducatif qu'elles ont réalisé sur les écoles étrangères, et notamment françaises, de 1920 à 1960. La période envisagée correspond au moment où se façonnent les discours de l'identité nationale, où se mettent en place la nationalité et la citoyenneté égyptiennes et où prend "corps", de façon conflictuelle, une société politique. <br />Les écoles étrangères, qu'elles soient françaises, anglaises ou américaines, confessionnelles ou "laïques", furent un des lieux de cet affrontement. Monopolisées jusqu'à la Seconde guerre mondiale par une clientèle de "minoritaires" ou de hauts fonctionnaires liés à la monarchie, elles étaient l'expression d'un système "trans-communautaire" dont la municipalité d'Alexandrie fut le modèle achevé. Elles purent ainsi développer à l'abri des capitulations leur propre réseau d'assistance et de recrutement, mais elles firent, avant même la révolution nassérienne, l'objet d'une véritable appropriation par des élites "nationales" elles-mêmes produites par le développement de la scolarisation dans les années vingt. <br />A travers le prisme des "écoles étrangères", des discours d'institutions et des politiques culturelles vouées au "rayonnement de la France", c'est la construction de l'État-nation dans la vallée du Nil qui se laisse entrevoir, et avec elle, le pouvoir de nommer et de distinguer "l'Égyptien" de "l'étranger".