L'État social et les jeunes : une comparaison France-Québec des systèmes d'assistance-jeunesse

La thèse est consacrée aux principes de justice et de jugement mobilisés dans la sélection des bénéficiaires des politiques de lutte contre l'exclusion des jeunes et ce dans une perspective comparée France-Québec. Fondée sur un travail relevant à la fois de la sociologie de l'action publiq...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lima, Léa
Language:FRE
Published: Université de la Méditerranée - Aix-Marseille II 2004
Subjects:
Online Access:http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00129548
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/12/95/48/PDF/These02-01-07.pdf
Description
Summary:La thèse est consacrée aux principes de justice et de jugement mobilisés dans la sélection des bénéficiaires des politiques de lutte contre l'exclusion des jeunes et ce dans une perspective comparée France-Québec. Fondée sur un travail relevant à la fois de la sociologie de l'action publique et des méthodes ethnographiques, la thèse montre d'une part l'évolution des justifications à l'origine d'un traitement spécifique des jeunes dans les deux Etats sociaux, justifications articulées aux transformations des dispositifs socio-techniques de ciblage des politiques sociales. Les règles d'accès au droit à un revenu de subsistance et le ciblage des politiques d'insertion professionnelle révèlent un rapport spécifique aux jeunes nourri par des représentations tant du comportement que de la fonction sociale associées à cette tranche d'âge. Nous mettons en lumière les manières dont des principes de justice conséquentialistes pénètrent les systèmes d'assistance-jeunesse concurrençant ainsi les principes de besoin et du mérite qui forment les deux piliers traditionnels des États-providence. La thèse met d'autre part en exergue la décentralisation mal maîtrisée du pouvoir normatif et cognitif vers les conseillers d'insertion des jeunes en France, en comparaison de la forte bureaucratisation repérée au Québec. Sur ces conseillers pèse en effet l'essentiel du poids psychique et moral de la distribution des ressources de l'action sociale. Ce mandat moral qui forme pourtant un des pôles essentiels de leur professionnalité est faiblement reconnu par les institutions de tutelle ainsi que par leurs partenaires locaux qui peuvent leur en disputer la légitimité. Les observations et les entretiens au niveau local nous permettent enfin de comprendre les processus socio-cognitifs qui aboutissent aux « inégalités à la marge », c'est-à-dire à la sélectivité dans des programmes destinés aux jeunes les plus en difficultés.