Etude des facteurs limitant l'ingestibilité chez des petits ruminants valorisant des fourrages tropicaux
L'objectif de l'étude était d'analyser l'impact relatif des phénomènes physiques, biologiques et biochimiques sur le déterminisme de l'ingestibilité et la digestion des fourrages tropicaux. Les hypothèses de travail étaient que : 1) valorisés à des stades physiologiques asse...
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Published: |
AgroParisTech
2007
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Online Access: | http://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00003787 http://pastel.archives-ouvertes.fr/docs/00/50/08/43/PDF/rapportthese.pdf |
Summary: | L'objectif de l'étude était d'analyser l'impact relatif des phénomènes physiques, biologiques et biochimiques sur le déterminisme de l'ingestibilité et la digestion des fourrages tropicaux. Les hypothèses de travail étaient que : 1) valorisés à des stades physiologiques assez précoces, l'ingestibilité et la digestion des fourrages tropicaux pouvaient être significativement améliorées, 2) la capacité cellulolytique du rumen ne serait pas le premier facteur limitant l'ingestibilité et la digestion des fourrages, 3) la résistance à la mastication et en conséquence la vitesse de réduction de taille des particules alimentaires (comminution) serait le premier facteur limitant l'ingestibilité. Dans un premier temps, une méta-analyse des données de la littérature a été réalisée. Dans un deuxième temps, 2 groupes d'expérimentations ont été menés afin: 1) de définir les conditions d'étude du deuxième groupe expérimental, 2) de valider nos hypothèses de travail. Les résultats de la synthèse bibliographique ont confirmé que les fourrages tempérés étaient significativement mieux ingérés que les fourrages tropicaux (68.70 vs 57.83 g/PM ; P<0.001). De plus, la méta-analyse a mis en évidence que le travail masticatoire fourni pour valoriser 1kg de MS de fourrage tropical était deux fois plus important qu'avec un fourrage tempéré. Les résultats des expérimentations à but « méthodologique » ont prouvé : 1) l'efficacité de l'apport d'une mixture d'enzyme fibrolytique exogène (dégradabilité 24h d'un fourrage haché de 56j : 32.14 vs 39.25% en absence ou en présence d'enzyme, respectivement; P<0.0001) ; 2) que certains paramètres digestifs et ingestifs étaient différents selon la fréquence des repas (contenu total ruminal avec un fourrage de 21j : 1.01 vs 0.77 g/g MSI avec 4 ou 2 repas / jour, respectivement; P<0.001) ; 3) que certains paramètres digestifs et ingestifs étaient différents selon la période du nycthémère (index de mastication avec un fourrage de 56 jours : 1.07 vs 1.52 durant la période diurne ou nocturne, respectivement; P<0.05). Ainsi au cours du deuxième groupe expérimental, l'étude des dynamiques digestives a été réalisée en distribuant 2 repas par jour, les mesures ont été effectuées sur le nycthémère et l'étude en condition enzymatique non limitante, a été effectuée en apportant de l'enzyme fibrolytique exogène. Les résultats du 2ème groupe expérimental ont montré que 1) l'ingestibilité et la digestibilité diminuaient significativement avec le vieillissement du fourrage (MSI était de 86.69, 83.10, 69.37, 59.29, 50.60 g/PM respectivement pour les fourrages âgés de 14, 21, 28, 42 et 56 jours ; P<0.02) ; 2) l'ingestibilité n'était pas fonction de l'activité cellulolytique (P>0.4) ; 3) l'ingestibilité était inversement proportionnelle à l'index de mastication (MSI (g/PM)= 125 - 65.3 IdMast ; P<0.03). En conclusion, il apparaît que les jeunes fourrages tropicaux (<28j) présentent de bonnes valeurs nutritives, que le potentiel cellulolytique ne serait pas le premier facteur limitant l'ingestibilité, et qu'il s'agirait plutôt de la vitesse de communition. L'impact important de la variabilité individuelle sur l'ingestibilité, observé au cours de nos expérimentations, reste à confirmer. |
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