Summary: | Comparativement aux premières décennies du développement, les années 90 sont marquées par le courant de l'"autre développement". Inspiré par l'Ecole Scandinave, celui-ci insiste sur la redéfinition des besoins fondamentaux et l'implication des acteurs locaux dans la création et le maintien du lien social, au Nord et au Sud.
S'appuyant sur le contexte du Burundi, petit pays au sens de l'économie internationale et de surcroît, en proie à la déchirure du tissu social du fait de la guerre, la thèse vise l'élargissement des dispositifs de production et de communication de l'information sociale. En effet, dans pareils contextes, les demandes de scolarité, de soins de santé, de prise en charge psychosociale, etc., trouvent des réponses moins dans les systèmes de protection sociale formels, qu'à travers des canaux de redistribution en vigueur aux niveaux micro et méso, sous forme de groupements associatifs.
Depuis les années 90, la création de ces acteurs non étatiques et non marchands se fait de manière fulgurante. Mais, malgré l'institutionnalisation de l'appareil statistique (rapports nationaux de développement humain), leurs structures et leurs dynamiques restent opaques. Aux fins d'en améliorer la visibilité, une révision de perspective méthodologique s'impose. Agissant en réseaux, leurs caractéristiques sont plutôt structurales qu'individuelles ou catégorielles. Ce "capital social" ne peut donc être mesuré par l'importance numérique des acteurs, ni à l'aune des résultats économiques. Le patrimoine compte aussi.
L'étude empirique des éléments structurants (dimension, similarités, régularités, alignement des choix, etc.) au sein de la société civile, débouche sur la mise en évidence des paquets d'informations susceptibles d'éclairer, entre autres, la formation des Collectifs (d'ASBL). Etant donné que la mobilisation des ressources économiques et non économiques révèle bien des préoccupations des gens d'être et d'agir ensemble, la thèse interroge particulièrement l'évidence qui entoure la forte médiatisation des indicateurs de participation féminine et de cohésion sociale par les macro-acteurs (Gouvernement, Banque Mondiale, PNUD, ONG…).
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