Summary: | L’accent est un phénomène complexe dont les composantes (hauteur, durée, intensité) sont difficilement séparables. Au cours des siècles, deux problèmes se sont posés : il a fallu définir et distinguer ces différentes composantes et décrire les particularités de l’accentuation française (particulièrement l’accent tonique, l’accent oratoire et l’accent secondaire), réputée difficile à analyser par rapport aux autres langues. Nous montrons dans cet article le chemin parcouru par les grammairiens à partir du XVIe siècle qui travaillaient uniquement sur la base de leur perception auditive des phénomènes prosodiques. Dans un second temps, nous exposons les travaux des premiers phonéticiens qui, grâce à la mise au point de la méthode graphique au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, ont réussi à visualiser les différents paramètres de l’accentuation et à décrire des phénomènes propres au français moderne tels que la désaccentuation et le déplacement emphatique de l’accent, l’existence d’un accent secondaire et la division du langage parlé en groupes de souffle et groupes d’intensité. Nous nous intéressons notamment aux effets de continuité et de rupture dans le passage de la méthode ancienne basée uniquement sur l’écoute à la méthode moderne combinant la perception et l’instrumentation.
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