Summary: | What solutions to the challenge of agricultural mechanization in Sub-Saharan Africa. Une des causes du manque de rentabilité de l'agriculture de l'Afrique sub-saharienne réside dans la faible productivité du travail manuel que pratique l'immense majorité des agriculteurs. Un paysan européen produit en moyenne plus de mille fois plus de céréales par an que son homologue africain. La faible mécanisation du travail est une des principales explications de cette différence qui a tendance à s'accroître au cours du temps. Selon FAO stat, moins de 2 % des 28 millions de tracteurs qui existent dans le monde se trouvent en Afrique. Depuis la fin des années 1990, la question de la mécanisation a été largement négligée dans les politiques agricoles et les programmes de formation et de recherche dans ce domaine ont été généralement arrêtés. Cela peut partiellement s'expliquer par le risque d'augmentation de l'exode rural que fait courir la mécanisation des activités de production à cause de la diminution du temps consacré aux travaux agricoles qu'elle induit. Mais la principale cause de cette situation est liée à la trop faible taille actuelle de l'immense majorité des exploitations pour rentabiliser l'achat de machines très coûteuses. Il n'en reste pas moins que, si des solutions sont trouvées pour lever cette dernière contrainte, la mécanisation permet de limiter les périodes de pointe de travail qui constituent des goulots d'étranglement dans le calendrier cultural et affectent fortement les performances globales des exploitations agricoles. Elle nécessite également la mise en place de services (assemblage, réparation, maintenance, financement) qui constituent des sources d'emploi qualifiés dans des zones où ils sont généralement rares. De plus, en rendant le travail moins astreignant, elle permet d'améliorer l'attractivité du secteur agricole, spécialement pour les jeunes. Le passage à la mécanisation nécessite également une augmentation des investissements en équipements, infrastructures, formation et recherche pour disposer d'un personnel qualifié (opérateurs de matériel agricole, mécaniciens, artisans, ...) et d'équipements adaptés avec leurs pièces de rechange. Comme le prouve les résultats obtenus au Bénin depuis une vingtaine d'années, la mise en place de coopératives d'utilisation en commun de matériel agricole (CUMA) sur le modèle de ce qui existe en France depuis 1945 constitue une solution intéressante pour permettre aux producteurs d'utiliser des machines agricoles qu'ils ne pourraient acquérir individuellement. En France comme au Bénin, la constitution d'une CUMA est basée sur la participation volontaire de petits groupes solidaires de producteurs qui investissent collectivement dans l'achat de matériels, qui organisent leurs exploitations et forment un réseau d'échange des meilleures pratiques. Etre membre d'une CUMA signifie donc beaucoup plus que simplement partager des machines agricoles. Il s'agit d'un moyen de travailler de manière globale en promouvant la solidarité entre les producteurs. Je conseille à ceux que cette thématique intéresse de prendre connaissance des résultats de l'expérience béninoise qui sont accessibles grâce au lien suivant : http://www.fondation-farm.org/spip.php?article961. Ils pourront se rendre compte des multiples facettes de cette problématique.
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