Le comédien malgré lui. Théâtre et médecine dans Monsieur de Pourceaugnac et le Malade imaginaire

Dans les années 1660-1670, la querelle du théâtre faisait rage, et l'on peut s'étonner qu'un des plus grands dramaturges de son temps, Molière, n'ait pas daigné croisé le fer avec les détracteurs de son art, dévots ou jansénistes. L'hypothèse développée dans cet article est...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Tony Gheeraert
Format: Article
Language:English
Published: Institut du Monde Anglophone 2009-10-01
Series:Etudes Epistémè
Online Access:http://journals.openedition.org/episteme/681
Description
Summary:Dans les années 1660-1670, la querelle du théâtre faisait rage, et l'on peut s'étonner qu'un des plus grands dramaturges de son temps, Molière, n'ait pas daigné croisé le fer avec les détracteurs de son art, dévots ou jansénistes. L'hypothèse développée dans cet article est la suivante: si Molière n’a pas daigné consacrer à la défense des spectacles un traité suivi, c’est d’une part parce que sa conception du théâtre était trop nuancée pour trouver place dans une défense théorique qui eût été simplificatrice, et d’autre part parce qu’il a confié à ses comédies elles-mêmes le soin de se justifier, comme si le théâtre seul était en mesure de faire miroiter sa propre ambivalence et sa complexité polysémique. La médecine constitue, dans les comédies-ballets en particulier, une métaphore méta-dramatique permettant de méditer sur la puissance et la valeur de l'illusion théâtrale, ainsi que sur sa vertu prétendument correctrice voire cathartique.
ISSN:1634-0450