Les interactions entre la reproduction et la biologie des populations chez les Monogènes Gyrodactylidae : revue

Les Gyrodactylidae sont des Monogènes vivipares, les embryons se développent de manière emboitée dans l'utérus maternel. Les premier et deuxième individus fils se développent sans auto, ni fécondation croisée ; seuls les troisième et suivants peuvent se développer sexuellement. L'...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: HARRIS P. D.
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 1993-01-01
Series:Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/kmae:1993011
Description
Summary:Les Gyrodactylidae sont des Monogènes vivipares, les embryons se développent de manière emboitée dans l'utérus maternel. Les premier et deuxième individus fils se développent sans auto, ni fécondation croisée ; seuls les troisième et suivants peuvent se développer sexuellement. L'importance relative de la reproduction sexuée, dépend de la structure d'âge de la population et de la mortalité. Chez Macrogyrodactylus polypteri, le développement postnatal de l'appareil génital femelle facilite la fécondation croisée chez tous les individus suivant la seconde naissance. La reproduction asexuée maximise la croissance de la population mais la sexualité intervient régulièrement. Gyrdicotylus gallieni, qui parasite la bouche de Xenopus laevis, présente une croissance exceptionnellement lente de la population et les populations parasites sont surtout composées d'individus âgés et sexuellement matures. Isancistrum subulatae, parasite du Calmar Alloteuthis subulata, forme d'importantes populations, mais leur croissance est probablement lente, et la structure d'âge suggère que la sexualité est courante. Chez Gyrodactylus, plusieurs stratégies existent. Gyrodactylus turnbulli, chez les Guppis, a une courte durée de vie et manifeste une mortalité spécifique croissant exponentiellement avec l'âge, de telle sorte que moins d'un pour cent survivent assez longtemps pour donner une troisième naissance. La reproduction est principalement asexuée mais le sexe intervient dans les populations de très fortes densités. Dans la nature la reproduction asexuée prédomine sans doute et cette espèce peut être considérée comme cycliquement parthénogénétique. Chez le saumon, Gyrodactylus salaris, présente des mortalités faibles et 10-15% des survivants se reproduisent sexuellement. Des individus fécondés sont trouvés même dans les faibles infestations et la sexualité est habituelle dans la biologie de cette espèce. Chez Gasterosteus aculeatus, G. gasterostei présente à 15° une mortalité semblable à celle de G. turnbulli, mais à 10° la mortalité augmente moins vite avec l'âge. Les données, en populations naturelles, suggèrent que la sexualité est rare chez cette espèce. La sexualité peut être rare chez plusieurs espèces de Gyrodactylus, mais dans les populations naturelles de G. arcuatus une phase de croissance des populations a été observée à la suite d'une intervention probable de la sexualité. Ceci était très localisé, sur moins d'un mois, et n'a pas eu lieu, en un second site, trois kilomètres en aval. Les stratégies de la reproduction sexuée peuvent être correlées avec les variations morphologiques et la spécificité parasitaire. Les espèces sexuées peuvent être plus variables et montrent moins d'hétérogénéité entre les populations que les espèces à reproduction asexuée. Les formes sexuées apparaissent aussi plus tolérantes quant au choix de leur hôte. La double barrière de la spécificité parasitaire et de la reproduction asexuée peut être importante dans la prévention de l'hybridation entre populations génétiquement distinctes de Gyrodactylidae, ce qui maintient la diversité. L'impact potentiel de l'homme sur la biologie de la reproduction et l'évolution des Gyrodactylidae est discuté.
ISSN:1961-9502