Summary: | La forte urbanisation de la ville de Ziguinchor et l'appauvrissement croissant de la population lié à la crise socioéconomique et politique née des politiques d’ajustement structurel, de la dévaluation du franc CFA, du conflit armé casamançais qui perdure depuis 38 ans et de la détérioration du niveau de vie des ruraux provoquée par les aléas climatiques poussent de nombreux citoyens à apprendre à se débrouiller comme ils le peuvent pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Cette bataille journalière pour la survie anime dés fois l'imagination de certaines personnes qui accaparent de façon informelle les abords de voiries pour exercer les petits métiers. Cette étude s'appuyant sur la revue littéraire, l'observation compréhensive, les enquêtes qualitatives et quantitatives vise à analyser les différentes perceptions, les diverses caractéristiques, ainsi que les logiques de fonctionnement interne des acteurs des petits métiers de rues qui occupent de façon informelle les abords de
voiries dans la ville de Ziguinchor. Les résultats révèlent que 90 % des personnes enquêtées considèrent les petits métiers de rues comme un amortisseur social car ils permettent à la population de Ziguinchor de s'y réfugier au moment où l'économie dite conventionnelle suffoque. En outre, les acteurs des petits métiers des rues sont caractérisés par une population principalement jeune (68 %), en majorité féminine (75 %) et en chômage (85 %). Les petits métiers de rues se caractérisent par un ensemble d'activités hétérogènes, faisant appel à une main d'œuvre non organisée, des méthodes de travail précaires, le plus souvent non réglementées et non déclarées et qui se déroulent souvent en dehors du cadre réglementaire avec un manque de protection sociale. L'étude révèle aussi que les logiques de fonctionnement interne des petits métiers de rues reposent sur une solide stratification sociale basée sur des liens familiaux, coutumiers, culturels et religieux
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