Summary: | En complément des analyses chimiques, la mesure de biomarqueurs permet de
disposer d'informations sur la nature et le niveau de la contamination chimique mais aussi
sur la santé des organismes vivants et des populations des écosystèmes aquatiques.
Parmi les biomarqueurs, la mesure de marqueurs biochimiques chez les poissons paraît
particulièrement intéressante en termes de sensibilité, spécificité et précocité. En cela, les
biomarqueurs viennent en complément des mesures traditionnelles de bioindication sur les
populations d'invertébrés in situ. L'induction de l'activité enzymatique Ethoxy Résorufine-O-Dééthylase (EROD) est le signe de l'exposition des poissons aux Hydrocarbures
Aromatiques Polycycliques (HAPs), PolyChloroBiphényles coplanaires (PCBs) et dioxines,
tandis que l'inhibition de l'activité AcétylCholinEstérase (AChE) traduit l'exposition à
certains produits phytosanitaires (organophosphorés et carbamates). D'autre part, la
mesure d'adduits à l'ADN et de cassures de brins d'ADN renseigne sur la pression
génotoxique à laquelle sont exposés les poissons. La synthèse de vitellogénine chez le
poisson mâle est quant à elle le signe de l'exposition des poissons à des polluants qui
miment l'activité des oestrogènes, entraînant alors un impact sur la reproduction. Ces
exemples de biomarqueurs, en voie de validation complète, pourraient être intégrés
utilement dans un réseau pérenne de mesure en routine de la qualité et de la santé des
écosystèmes aquatiques.
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