Summary: | Cet article a pour but d’évaluer le rôle de la télévision roumaine dans la modernisation de la société à partir du début des années 1960 et jusqu’à la montée en puissance de la dictature de Nicoale Ceausescu, dix ans plus tard. La discussion vise trois aspects conjoints de cette modernisation : la dimension économique, la dimension sociale et la dimension culturelle. Des études sociologiques sur les publics, des données empiriques sur la couverture télévisuelle du territoire et des recherches d’archives sur les échos des diffusions télévisées montrent l’image d’une société clivée entre une couche urbaine grande consommatrice de culture classique en quasi-synchronie avec les habitudes urbaines occidentales et une couche majoritaire, rurale ou périurbaine. Toutes ces données rangent la télévision roumaine, avant 1973 du moins, plutôt du côté des télévisions publiques européennes que du côté d’un outil de propagande communiste. Ainsi peut-on affirmer que la télévision fut, avant le début des années 1970, l’une des premières institutions européennes dont les principes furent plus ou moins similaires à travers toute l’Europe.This paper focuses on the role of the Romanian Television in modernizing the Romanian society from the beginning of the 60s up to the rise of Ceausescu’s dictatorship, one decade later. The paper discusses three interrelated aspects of the issue: economical, social and cultural. Early studies on audience, official political references to television, as well as empirical data about television consumption and archival research on the echoes of television as a new cultural media in the press show that, during the1960s, Romanian society, cleaved between a thin urban middlebrow and highbrow class, and a thick rural and peri-urban class, witnessed a partial synchronization with social and cultural urban life in western European countries. Romanian Television, at least before 1973, proved to be more like a version of European public service televisions than a political and ideological communist propaganda and it can be thus considered one of the first and, of course, the most salient European institutions whose principles were more or less common across Europe.
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