De la vallée du Nil aux oasis du désert occidental d’Égypte
Nulle science n’échappe aux courants et aux remous qui agitent son époque. Née à la fin du xixe siècle, issue d’un monde occidental en plein élan colonialiste, l’égyptologie est « blanche » et se tourne, quand il s’agit des origines, vers un Orient brillant d’où seraient venus les créateurs des prem...
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Format: | Article |
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Editions de la Maison des Sciences de l'Homme
2010-09-01
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Series: | Les Nouvelles de l’Archéologie |
Online Access: | http://journals.openedition.org/nda/1016 |
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doaj-de1424e45bda458b80f924438c5df70f2020-11-24T21:27:49ZfraEditions de la Maison des Sciences de l'HommeLes Nouvelles de l’Archéologie0242-77022425-19412010-09-011219610110.4000/nda.1016De la vallée du Nil aux oasis du désert occidental d’ÉgypteBéatrix Midant-ReynesNulle science n’échappe aux courants et aux remous qui agitent son époque. Née à la fin du xixe siècle, issue d’un monde occidental en plein élan colonialiste, l’égyptologie est « blanche » et se tourne, quand il s’agit des origines, vers un Orient brillant d’où seraient venus les créateurs des premières dynasties égyptiennes. La New Race de Flinders Petrie désigne ces migrants orientaux, venus apporter la « civilisation » à une poignée de Nilotiques probablement un peu attardés… Ici, c’est moi qui force le trait. Dans les années 1960, le monde change et les jeunes nations africaines s’éveillent. Accrochée au coin nord-est du continent africain, voie de passage entre la zone levantine et le Maghreb, plongeant son grand fleuve au cœur de l’Afrique noire, l’Égypte s’offre comme un inestimable héritage. Née sur les rives mêmes du fleuve, Kemet est noire, non comme le limon qui la fertilise, mais comme la peau de ses habitants. Ces deux visions opposées, reflet de l’histoire des idées qui traverse le xxe siècle, constituent l’arrière-plan de l’archéologie pré- et protohistorique des cinquante dernières années. La multiplication des travaux tant dans la vallée elle-même que dans les zones désertiques qui la bordent, appuyée par l’utilisation de technologies performantes, a lancé des problématiques nouvelles qui ne répondent pas ou indirectement à un questionnement relevant davantage de l’idéologie que de la vérité historique.http://journals.openedition.org/nda/1016 |
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Nulle science n’échappe aux courants et aux remous qui agitent son époque. Née à la fin du xixe siècle, issue d’un monde occidental en plein élan colonialiste, l’égyptologie est « blanche » et se tourne, quand il s’agit des origines, vers un Orient brillant d’où seraient venus les créateurs des premières dynasties égyptiennes. La New Race de Flinders Petrie désigne ces migrants orientaux, venus apporter la « civilisation » à une poignée de Nilotiques probablement un peu attardés… Ici, c’est moi qui force le trait. Dans les années 1960, le monde change et les jeunes nations africaines s’éveillent. Accrochée au coin nord-est du continent africain, voie de passage entre la zone levantine et le Maghreb, plongeant son grand fleuve au cœur de l’Afrique noire, l’Égypte s’offre comme un inestimable héritage. Née sur les rives mêmes du fleuve, Kemet est noire, non comme le limon qui la fertilise, mais comme la peau de ses habitants. Ces deux visions opposées, reflet de l’histoire des idées qui traverse le xxe siècle, constituent l’arrière-plan de l’archéologie pré- et protohistorique des cinquante dernières années. La multiplication des travaux tant dans la vallée elle-même que dans les zones désertiques qui la bordent, appuyée par l’utilisation de technologies performantes, a lancé des problématiques nouvelles qui ne répondent pas ou indirectement à un questionnement relevant davantage de l’idéologie que de la vérité historique. |
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