Summary: | Dans la « Quatrième partie » de l’Histoire d’Espagne (1270), on ne trouve nulle évocation du statut intermédiaire qu’avaient pu avoir, jusqu’au XIIe siècle, ces seigneures d’infantat, vouées à la chasteté et au célibat mais non recluses, ce qui leur permettait de participer pleinement à la vie politique du royaume. À travers l’image d’Urraque, d’Elvire et de Sancie, on perçoit surtout le rôle que jouèrent les femmes auprès d’Alphonse X et de ses successeurs. La Chronique de vingt rois (1282-1284) semble témoigner du soutien que le roi Sage avait pu trouver auprès de ses filles à la fin de son règne. Profondément influencées par la reine et régente Marie de Molina, la Version sancienne (1289) et la Chronique de Castille (1295-1312) laissent entrevoir les orientations du programme politique « molinien ». Ainsi, dans l’historiographie castillane du tournant des XIIIe et XIVe siècles, l’infante Urraque prend les traits d’une parfaite femme régnante façonnée à l’image de Marie de Molina.
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