Summary: | La fortune notable du Liber regum au royaume du Portugal trouve son aboutissement dans les écrits historiographiques du Comte de Barcelos, qui procède à l’appropriation extensive et même littérale de plusieurs sections de texte. Toutefois, son usage du Liber regum ne se conforme pas aux perspectives anti-gothicistes et anti-léonaises que les principes de légitimation politique prônés par le vieil écrit généalogique navarrais laissaient attendre. De façon surprenante, cette personnalité singulière nous offre, à la place, la mémoire d’une Ibérie bâtie sur la matrice gothique, et conçue en tant que totalité fermée d’espace et de temps, où dynasties royales et lignages aristocratiques se forgent un passé commun de conquête territoriale. Ce passé fait plus que légitimer le partage du domaine de la terre d’Espagne ; il l’impose en tant qu’impératif éthique. Malgré les emphases diverses entraînées par le contexte généalogique ou chronistique des écrits, l’affirmation de ce principe de partage totalisant est la marque idéologique fondamentale de l’œuvre du Comte.
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