Le uates dans les Fastes d’Ovide : le double jeu de la Musa lasciua
Ovide dans les Fastes affiche le projet d’abandonner son éthos de poète badin, éthos endossé dans les œuvres précédentes de registre élégiaque. Il entend adopter la posture officielle, celle du uates, présent chez Virgile dans l’Énéide : il serait le poète inspiré des dieux qui chante les valeurs na...
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Université du Sud Toulon-Var
2016-07-01
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Series: | Babel : Littératures Plurielles |
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doaj-d8c3e5b9cdd74036a82fcb8226e08be62020-11-24T21:17:45ZengUniversité du Sud Toulon-VarBabel : Littératures Plurielles1277-78972263-47462016-07-0134213510.4000/babel.4577Le uates dans les Fastes d’Ovide : le double jeu de la Musa lasciuaCécile RicherOvide dans les Fastes affiche le projet d’abandonner son éthos de poète badin, éthos endossé dans les œuvres précédentes de registre élégiaque. Il entend adopter la posture officielle, celle du uates, présent chez Virgile dans l’Énéide : il serait le poète inspiré des dieux qui chante les valeurs nationales, glorifiant la famille du prince et adhérant à la propagande augustéenne. Mais on note des éléments de discordance, notamment dans l’origine de son inspiration : ce n’est pas la Muse épique mais le doctus princeps qui l’inspire, le transformant en poète de cour destiné à flatter. De plus, Ovide délègue souvent sa parole à une divinité quand ses connaissances lui font défaut. Ce procédé, fréquent dans les œuvres étiologiques, lui permet de se dissocier du discours tenu comme n’étant pas le sien et c’est justement dans ces passages que l’on retrouve une certaine moquerie à l’égard des héros fondateur (Romulus notamment), qui fondent la propagande augustéenne. Cette discordance entre l’éthos affiché et l’éthos en sourdine ainsi que le choix du mètre élégiaque montrerait qu’au contraire Ovide renoue dans cette œuvre avec sa Muse légère et taquine. Elle s’explique également par un contexte littéraire où les auteurs élégiaques réfléchissent à leur liberté de création, notamment par rapport à la politique et aux genres traditionnels.http://journals.openedition.org/babel/4577éthosuatesMusa Lasciuaidéologie impérialedoctus princepsmuse |
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Ovide dans les Fastes affiche le projet d’abandonner son éthos de poète badin, éthos endossé dans les œuvres précédentes de registre élégiaque. Il entend adopter la posture officielle, celle du uates, présent chez Virgile dans l’Énéide : il serait le poète inspiré des dieux qui chante les valeurs nationales, glorifiant la famille du prince et adhérant à la propagande augustéenne. Mais on note des éléments de discordance, notamment dans l’origine de son inspiration : ce n’est pas la Muse épique mais le doctus princeps qui l’inspire, le transformant en poète de cour destiné à flatter. De plus, Ovide délègue souvent sa parole à une divinité quand ses connaissances lui font défaut. Ce procédé, fréquent dans les œuvres étiologiques, lui permet de se dissocier du discours tenu comme n’étant pas le sien et c’est justement dans ces passages que l’on retrouve une certaine moquerie à l’égard des héros fondateur (Romulus notamment), qui fondent la propagande augustéenne. Cette discordance entre l’éthos affiché et l’éthos en sourdine ainsi que le choix du mètre élégiaque montrerait qu’au contraire Ovide renoue dans cette œuvre avec sa Muse légère et taquine. Elle s’explique également par un contexte littéraire où les auteurs élégiaques réfléchissent à leur liberté de création, notamment par rapport à la politique et aux genres traditionnels. |
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