L’abolition de l’esclavage au Sénégal : entre plasticité du droit colonial et respect de l’Etat de droit
Le décret du 27 avril 1848 est généralement présenté comme la base de la législation abolitionniste de l’esclavage dans les colonies. Cet axiome a commandé jusqu’ici toute l’interprétation de ce texte français. Or, il s’agit là d’une pure pétition de principe. En effet, notre étude nous conduit à de...
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L’Harmattan
2006-12-01
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Le décret du 27 avril 1848 est généralement présenté comme la base de la législation abolitionniste de l’esclavage dans les colonies. Cet axiome a commandé jusqu’ici toute l’interprétation de ce texte français. Or, il s’agit là d’une pure pétition de principe. En effet, notre étude nous conduit à des conclusions différentes de celles qui sont communément admises et enseignées aujourd’hui. Il ressort de nos investigations archivistiques que les principes du droit colonial s’inscrivent moins dans ce qui est proclamé par les textes que dans la mise en œuvre réelle des dispositions juridiques. Le droit colonial exprime un phénomène de domination, même si en l’occurrence l’abolition de l’esclavage va, bien sûr, à l’encontre de ce phénomène. L’assimilation est donc une donnée de la domination, et non le principe premier de l’entreprise coloniale. C’est à cette démonstration préliminaire qu’a été consacré le présent travail Le Sénégal, devenu indépendant, a le bonheur de réaliser le triomphe des droits naturels, « les pouvoirs et libertés que l’individu isolé possède dans l’état de Nature ». Le droit sénégalais opte non pour un retour à l’esclavage, à des pratiques attentatoires à la liberté et à la dignité des personnes, mais pour l’émancipation humaine et la démocratie. |
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