Summary: | Members of civil society are increasingly decrying what they identify as an insidious trend whereby the government is targeting organizations whose mandates run contrary to the federal government’s political and economic agendas and creating a chill around public policy and advocacy work. The media as well as civil society organizations [CSOs] themselves have documented government attempts to undermine and stifle the voices of dissenting organizations, ranging from rhetorical attacks to the withdrawal of funding for ambiguous reasons. The climate of resentment and suspicion between civil society actors and the government is detrimental for safeguarding the tradition of accountability and transparency in Canada’s democratic institutions. Amidst this turbulent environment, this paper examines the often-made claim by CSO leaders in Canada that public funding is a necessary requirement for a strong civil society, with the aim of challenging and mobilizing the civil society community to not only survive but to reinvigorate its engagement to further social justice in this changing social and economic landscape. We argue that discussions of the state of civil society in Canada focus disproportionately on the question of funding and relationship-building with the government and expose the unforeseen consequences of this trade-off for CSOs, their members, and constituent communities. We close by introducing the potential of a new paradigm of “principled engagement” that would allow Canadian CSOs to thrive as sustainable, adaptable social justice advocates in coming years.
Les membres de la société civile décrient de plus en plus ce qu’ils appellent la tendance insidieuse du gouvernement à cibler les organisations dont les mandats vont à l’encontre de ses programmes politiques et économiques et à freiner le travail de représentation et de plaidoyer lié aux politiques publiques. Tant les médias que les organisations de la société civile [OSC] ont déploré les tentatives du gouvernement de faire taire les voix d’organisations dissidentes, que ce soit par des attaques rhétoriques ou par le retrait du financement pour des raisons ambiguës. Le climat de ressentiment et de doute qui règne entre les intervenants de la société civile et le gouvernement nuit au maintien de l’imputabilité et de la transparence qui caractérisent depuis longtemps les institutions démocratiques canadiennes. Dans ce contexte de turbulence, les auteurs de ce texte répondent aux dirigeants des OSC du Canada qui ne cessent de répéter qu’une société civile forte a besoin à tout prix de fonds publics afin de mobiliser ses intervenants et de les encourager non seulement à survivre, mais également à réitérer leur engagement à promouvoir la justice sociale dans ce climat socio-économique changeant. Nous affirmons quant à nous que la société civile du Canada accorde trop d’importance à la question du financement et de l’établissement de relations avec le gouvernement et nous évoquons l’émergence possible d’un nouveau paradigme selon lequel les OSC canadiennes pourraient s’imposer comme des représentants de la justice sociale solides et capables de s’adapter aux changements au cours des années à venir.
|