Summary: | L’objectif de cet article est d’explorer le rôle du conflit, tel qu’il est défini dans l’œuvre théorique L’illusion du consensus (2016) de Chantal Mouffe, par la valorisation de la diversité sexuelle, de la diversité d’identité de genre et de la diversité d’expression de genre en milieu scolaire. En s’appuyant sur les théories de Michel Foucault, nous partons de l’idée que l’école est un système de pouvoir normalisateur qui privilégie l’hétéronormativité, le patriarcat et le binarisme de genre. Donc, l’école fonctionne sous une illusion du consensus au service d’une logique de contrôle identitaire. Comme réponse à cette problématique, nous analysons la manière dont la pédagogie queer peut être déployée dans la salle de classe pour transgresser le système hétéronormatif qui règne au sein des écoles, particulièrement au niveau du curriculum. Afin d’illustrer le potentiel de cette pédagogie, nous étudions le roman L’enfant mascara (2016) de l’écrivain québécois Simon Boulerice, et nous examinons la revue kwiR, publiée par des étudiants du secondaire au sujet de questions LGBTQ2+ (lesbien gai, bisexuel, trans, queer ou « questioning », bispirituel). Ainsi, nous montrons que le conflit, en brisant le consensus hétéronormatif, s’inscrit dans une pédagogie queer qui prône une plus grande visibilité des réalités, des subjectivités et des expériences queer dans le curriculum et dans la culture scolaire.
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