Syntaxe et valeur discursive de la construction et VS en anglo-normand par rapport au français du continent
Il a été démontré par Ingham (2006a,b, 2007a) que la syntaxe de l’anglo-normand tardif a suivi l’évolution du français médiéval à plusieurs égards, entre autres la progression par étapes du déclin de la postposition du sujet suivant un syntagme antéposé, le placement d’un pronom complément d’objet r...
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Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
EDP Sciences
2012-07-01
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Series: | SHS Web of Conferences |
Online Access: | http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100259 |
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doaj-ca54650dd4a44e51add4a2a3f8d6125a2021-03-02T07:34:37ZengEDP SciencesSHS Web of Conferences2261-24242012-07-01117718610.1051/shsconf/20120100259Syntaxe et valeur discursive de la construction et VS en anglo-normand par rapport au français du continentIngham RichardIl a été démontré par Ingham (2006a,b, 2007a) que la syntaxe de l’anglo-normand tardif a suivi l’évolution du français médiéval à plusieurs égards, entre autres la progression par étapes du déclin de la postposition du sujet suivant un syntagme antéposé, le placement d’un pronom complément d’objet régi par un verbe à l’infinitif, et l’emploi dans les énoncés négatifs de l’indéfini aucun au lieu de nul. Leur développement parallèle peut paraître surprenant, étant donnée la notion conventionnelle du statut de l’anglo-normand tardif, selon laquelle il s’agissait d’une variété moribonde coupée de l’évolution du français du continent (Pope 1934). Dans cette intervention, je me penche sur le sort en anglo-normand tardif d’une construction qui, en plus de changer la syntaxe linéaire de l’énoncé, faisait appel aux connaissances discursives et pragmatiques du locuteur. Il s’agit de la postposition éventuelle d’un sujet nominal après et (Nissen 1943, Bergh 1952, Marchello-Nizia 1985, Dupuis 1991, Vance 1993, Ingham 2007), p. ex. : (1) Et occistrent les Sarrazins touz les maladesGCRF VII, 153 Selon Prévost (2001 : 279), cette construction s’employait en moyen français du XVème lorsqu’il s’agissait de communiquer une « surenchère informative ». Ingham (2007) a observé la même tendance discursive dans des textes un peu plus anciens, écrits vers 1300-1350. Voulant savoir dans quelle mesure l’anglo-normand tardif a suivi cette évolution, j'ai établi une comparaison entre le français continental et le français insulaire à l’aide de textes narratifs, datés entre 1220 et 1360 environ. Ont été distingués deux types de constructions, celles où figurait un verbe inaccusatif (Legendre 1996), et celles ayant un verbe ordinaire. Et VS en présence d’un verbe inaccusatif se retrouvait déjà assez fréquemment en ancien français du XIIIème. Dans les textes du continent, la construction en et VS accompagnant un verbe ordinaire - autre qu’inaccusatif – a pris son envol dès 1300 environ. Dans les textes insulaires, en revanche, la fréquence de et VS avec un verbe inaccusatif n'a guère changé pendant toute la période concernée. Fait encore plus marquant, et VS avec un verbe autre qu’inaccusatif est totalement absent de nos données. L’explication proposée est que la construction en et VS était sujette à un conditionnement discursif qui se laissait difficilement appréhender par les apprenants dans le contexte des modes d’utilisation du français à l’école médiévale. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100259 |
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