Summary: | La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative responsable d’un
déclin cognitif profond et irréversible. Elle représente le type de démences
séniles le plus fréquent en France et dans le monde et sa prévalence ne cesse
d’augmenter. Par ailleurs, son diagnostic est difficile à poser et provoque un
retard de prise en charge des patients. Or, le langage est l'une des capacités
cognitives altérées le plus précocement dans le cours de la maladie et les
changements qui surviennent sont notables. Etudier le langage semble être source
d'intérêts.
Le but de cette étude est d’observer les effets de fréquence et d’âge
d’acquisition dans les productions de sujets francophones atteints de la maladie
d’Alzheimer et de sujets âgés sains lors d’exercices requérant la recherche, la
récupération et l’activation du lexique en mémoire sémantique. En effet, la
mémoire sémantique devient déficitaire avec l'avancée de la démence. Son examen
devrait permettre de mettre en avant la difficulté d'accès à cette mémoire en
rendant prioritairement accessibles les mots faciles à récupérer, à savoir les
mots fréquents et acquis tôt. Pour ce faire, nous avons soumis nos sujets à deux
tâches de fluence verbale : une sémantique (animaux) et l’autre littérale (P). Les résultats montrent que les sujets atteints de la maladie d’Alzheimer sont
davantage mis en échec par la recherche sémantique (vs. littérale) et produisent
moins de mots que les sujets sains. Leurs productions contiennent également des
mots plus fréquents et acquis plus tôt que les mots produits par les sujets sains. Une analyse de régression logistique indique que de ces deux facteurs, seul l'âge d'acquisition permet de prédire l'appartenance d'un sujet au groupe des patients Alzheimer.
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