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"Que faut-il pour faire un monde ? À cette question classique, Francis Wolff répondait en 1997 ni de tout (car le monde n’est pas une collection de choses, une totalité entendue au sens purement quantitatif ou extensionnel d’un inventaire exhaustif), ni seulement du tout (car le monde ne répond pas non plus à la seule exigence d’universalité ou d’universalisation de l’expérience), mais « des noms, des verbes et des pronoms personnels ». Sa réponse avait de quoi surprendre le lecteur. Elle garde toute sa dimension provocatrice aujourd’hui. À suivre les linéaments de la démonstration de l’ouvrage, le langage « fait monde » en un double sens : la prédication donne accès au monde ; cet usage apophantique du logos est par définition intersubjectif. C’est donc le langage qui fait du réel un monde entendu à la fois comme tout ordonné et comme réel partagé. Il y aurait dès lors un cercle vertueux entre la relation d’objectivité et la relation d’interlocution, ainsi qu’une réversibilité de principe entre le langage défini comme objet-monde et la structure elle-même langagière du monde. On ne saurait distinguer le monde de ce que nous pouvons en dire. Par définition, le monde ne peut donc aller sans dire, ni même aller de soi."
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