Summary: | Après avoir rappelé ce qu’est l’archéologie préventive, nous proposons de mobiliser pour ce domaine d’activité la notion d’éthique du care. Cette notion est porteuse d’une polysémie et revêt plusieurs dimensions, éthique, sociologique et politique. Elle ne reste pas théorique et s’ancre dans la réalité et dans les pratiques dans leurs diversités. L’éthique du care peut offrir de nouvelles pistes de réflexion et d’action pour les archéologues mais aussi pour les personnels d’encadrement et les différentes institutions de l’archéologie pour appréhender autrement les comportements, les discours, les pratiques, et les besoins des archéologues en situation. Au cours des vingt dernières années, les archéologues ont dû intégrer la présence de plusieurs facteurs de risques professionnels, face auxquels les attitudes et les discours varient entre la responsabilité, la prévention mais aussi parfois le déni. Les archéologues exercent leurs métiers sur des terrains variés où leurs corps et leurs pratiques s’entrecroisent et traduisent leurs relations « incorporées » aux sites et aux vestiges archéologiques. Les terrains des archéologues sont aussi des lieux de sociabilité où se construisent leurs identités professionnelles et leurs histoires collectives, qui sont des ciments très puissants dans le fonctionnement de leurs groupes sociaux. C’est aussi sur l’importance de ces relations d’interdépendances qu’insiste l’éthique du care.
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