Summary: | Cet article explore la relation que les récits de guerre de fiction établissent avec la mise en images de la guerre, dans la perspective debordienne d’un monde en proie à une spectacularisation qui aliène les individus et les collectivités de la réalité de l’expérience. Romans et pièces de théâtre de Wajdi Mouawad, Maïssa Bey et Mathias Énard sont interpellés pour voir comment la littérature contemporaine produit un discours éthique au sujet de la représentation visuelle de la guerre, recomplexifie la réalité des événements en réponse à une certaine tendance actuelle à banaliser les images, interroge les modes d’interaction avec l’expérience de la guerre qui procèdent surtout de l’exploitation du visuel, et accomplit tout ceci en maintenant, par les recours que permettent la langue littéraire et le registre fictionnel, une distance critique par rapport à leur propre pratique.
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