Summary: | Si les rencontres du dialogisme avec la linguistique énonciative et avec l’analyse du discours sont en cours, ce dont témoignent de nombreux travaux, pour ne citer que quelques exemples Authier-Revuz (1995), Bres et Mellet (2009), Moirand (2004, 2010), la rencontre avec l’analyse conversationnelle, est tout entière à venir. Cette discipline en effet, alors qu’elle a su prendre en compte, dans son extrême complexité, la dialogalité des échanges, n’a pas, à ce jour, accordé l’importance qui est la sienne à leur dimension dialogique. En partant de travaux de Bakhtine, ce travail propose, dans un premier temps, une articulation des deux notions de dialogalité (niveau de l’échange : pluralité des locuteurs) et de dialogisme (niveau de l’énoncé : hétérogénéité énonciative). La dimension dialogique est ensuite analysée dans l’interaction verbale, à partir de l’étude d’interviews politiques brèves télévisées et radiophoniques. La façon dont la dimension dialogique se marque, au niveau de l’énoncé, dans l’interaction dialogale, est décrite en analysant en particulier deux formes de reprise dans ce travail : (i) des formes qui reprennent explicitement, de manière plus ou moins fidèle, un fragment textuel de l’allocutaire ou de soi-même et (ii) des formes qui portent sur un élément du contenu implicite (conclusion argumentative implicite ou sous-entendu) inférable du tour de parole de l’allocutaire.
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