Summary: | Notre contribution fait état de notre étude en cours des sujets du poyaudin, un patois d’oui. D’une part, en poyaudin, tous les syntagmes nominaux ne sont pas éligibles pour la position syntaxique de sujet : ils doivent pour cela être suffisamment définis/topicaux. Les autres syntagmes nominaux, s’ils doivent exprimer le sujet sémantique de la prédication, doivent être insérés dans des structures syntaxiques où ils peuvent apparaitre en position d’objet : comme élément introduit par y a dans une clivée, ou comme sujet réel d’un verbe à la tournure impersonnelle. D’autre part, les syntagmes nominaux sujets sont (très) fréquemment redoublés d’un clitique nominatif. Nous proposons alors un ensemble d’hypothèses : (i) Les contraintes qui pèsent sur les sujets dépendent crucialement du fait que les syntagmes candidats à la position syntaxique de sujet sont évalués sur une échelle de définitude/ accessibilité/topicalité. (ii) Les clitiques nominatifs portent un trait d’accord de type défini/accessible/topical. Ce trait implique que le redoublement clitique du sujet n’est possible que lorsque le sujet est évalué sur l’échelle en question par une valeur compatible avec le trait du clitique nominatif. Ainsi, certains sujets, trop bas sur cette échelle, ne déclenchent pas l’accord par redoublement clitique. (iii) Les syntagmes nominaux trop bas sur l’échelle pour être éligibles en position de sujet trouvent une place adéquate dans les clivées et les tournures impersonnelles parce qu’ils s’y trouvent dans des positions syntaxiques d’objets, qui n’ont pas de restriction dans ce sens.
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