Summary: | La littérature du XXème siècle propose une infinité de récurrences mythiques dues d’une part à la valeur symbolique du récit mythique et d’autre part à sa valeur structurante. Ainsi, le texte de L’Emploi du temps de Michel Butor (1956) qui réitère le mythe du labyrinthe, se voit fortement imprégné autant par l’« épaisseur sémantique » du mythe telle que la conçoit Gilbert Durand, que par sa structure inhérente qui sert de structure de base au roman. Le mythe du labyrinthe se reflète sur la ville de Bleston, faisant de celle-ci une allégorie du dédale mythique dans lequel se perd Jacques Revel. Pour échapper à cette cité infernale, Revel entreprend la construction d’un récit dont l’écriture prendra au fur et à mesure un aspect essentiellement labyrinthique. Le mythe du labyrinthe « langage préexistant au texte, mais diffus dans le texte » (Brunel 1992 : 61), transforme le « récit d’une aventure » en « aventure d’un récit » (Dällenbach 1997 : 154). Le roman s’avère donc être une recherche permanente de la sortie du dédale, quête inaboutie puisque le roman moderne du XXème siècle se veut le reflet de cette recherche inépuisée et inépuisable.
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