D’un [r] à l’aut[ʁ]e : contribution à la chute du R apical au Québec

Les variations dans le lieu et le mode d’articulation du R constituent un problème classique de la phonologie du français. Les variétés canadiennes de français offrent à cet égard un terrain d’étude privilégié, puisqu’y coexistent des variantes apicales et dorsales de R, qui divisent le Québec en de...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Saint-Amant Lamy Hugo, Côté Marie-Hélène
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 2012-07-01
Series:SHS Web of Conferences
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100187
Description
Summary:Les variations dans le lieu et le mode d’articulation du R constituent un problème classique de la phonologie du français. Les variétés canadiennes de français offrent à cet égard un terrain d’étude privilégié, puisqu’y coexistent des variantes apicales et dorsales de R, qui divisent le Québec en deux zones : celle des R « roulés sur le bout de la langue » à l'ouest et celle des R articulés avec le dos de la langue à l'est. Les variantes apicales sont cependant en forte régression, un processus qui fait l’objet d’une abondante littérature en sociolinguistique. Ces études portent cependant presque exclusivement sur le parler de Montréal et notre objectif est d’élargir la base géographique et méthodologique des recherches sur le passage du R apical au R dorsal par l’étude d’un corpus de la ville de Trois-Rivières, élaboré dans le cadre du projet PFC (Durand et coll., 2002, 2009). Nous considérerons trois aspects de la variation entre R apical et R dorsal. Premièrement, celui de son conditionnement géographique. La localité de Trois-Rivières est d’un intérêt particulier dans ce contexte puisqu’elle se situe en zone apicale à la frontière de l’aire dorsale. Une comparaison entre Montréal et Trois-Rivières permettra donc de mieux caractériser le mode de diffusion du R dorsal dans la zone apicale et, en particulier, d’explorer le rôle du contact entre les deux zones et l’influence relative de deux normes favorisant la variante dorsale : la norme locale, celle de l’est du Québec, et la norme internationale. Deuxièmement, nous regarderons de plus près le conditionnement contextuel de la variation entre R apical et dorsal, c’est-à-dire la relation entre le choix de la variante et la position du R dans le mot et le groupe de mots. Cet aspect a déjà été abordé, mais il est juste de dire que l’ensemble des études antérieures a davantage été préoccupé par le conditionnement social de la variable. Enfin, nous aborderons une dimension inusitée du problème, celle du conditionnement diamésique et de la distinction entre la parole lue et la conversation, qui soulève dans le contexte québécois des interrogations intéressantes.
ISSN:2261-2424