Summary: | Michel Senellart partant de la lecture de Vattel (1714-1767) pose la question de l’« Étatisation de la guerre » et de la « qualification de l’ennemi », centrales pour réfléchir sur l’humanisation de la guerre fondée moins sur la définition du type de guerre que sur celle de ceux contre qui on se bat, ce qui permet le maintien d’un lien entre jus in bello et jus ad bellum. Les lectures divergentes de Vattel faites par Schmitt et par Bluntschli conduisent à poser le problème de la place des États dans les lois de la guerre, le second défendant la création d’une législation supranationale, au nom d’une logique de paix et de respect du droit des gens, alors que le second considère une telle instance supra étatique comme un des facteurs de « barbarisation » de la guerre car elle criminalise l’ennemi et brouille la distinction traditionnelle entre « ennemi » et « brigand ». M. Senellart conclut son intervention en posant que la vraie distinction n’est peut-être pas celle qui différencie normativisme (Bluntschli) et décisionnisme (Schmitt) mais celle qui oppose conception républicaine (reconnaissant une légitimité au peuple en armes) et conception étatiste, d’où une distinction possible entre ennemi actif et ennemi passif.
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