Summary: | Résumé Contexte Malgré une fréquence élevée partout dans le monde de l’éjaculation prématurée (EP), le caractère obscur de sa description, de son épidémiologie et de sa prise en charge reste provocateur. Il est avéré que la dysfonction masculine représentée par l’EP est un problème croissant en raison de l’occurrence de l’éjaculation spontanée dans de nombreux sujets généraux et cliniques. L’objectif principal de la présente étude était de déterminer les relations entre le nombre de répétions de trinucléotides du récepteur aux androgènes (RA), les stéroïdes sexuels et les hormones hypophysaires d’une part, et la fonction sexuelle d’hommes qui présentent un Diabète de type 2 (DT2) et qui rapportent une EP acquise. Sujets et Méthodes Un total de 150 sujets normaux et de 250 sujets qui présentaient une EP et un DT2 ont été enrôlés dans cette étude. Il a été demandé à chaque sujet de remplir un questionnaire approprié au recueil sélectif d’informations précises concernant l’indice de masse corporelle, la durée de l’EP+ DT2, le temps de latence éjaculatoire intra vaginal (IELT) auto-rapporté, ainsi que les statuts sexuel et mental sur la base de l’outil diagnostic de l’éjaculation prématurée (PEDT) et de l’inventaire de dépression de Beck-II (BDI-II). Les coefficients de corrélation de Pearson ont été utilisés pour évaluer les relations entre les paramètres génétiques, cliniques et démographiques. L’analyse de variance minimale des groupements de Ward et l’analyse en composante principale ont été utilisées pour évaluer la dépendance entre les paramètres génétiques, clinique et démographiques. Résultats Les sujets qui avaient le plus faible nombre (≤21) de répétitions de (CAG)n présentaient des taux sériques plus élevés d’ocytocine (114.2 pg/ml; n = 54, 43.2%) que les témoins (69.18 pg/ml; n = 22, 17.6%) et que les sujets avec le nombre le plus élevé (≥26) de répétitions de (CAG)n (62.9 pg/ml; n = 108, 43.2%). D’un autre côté, les sujets qui présentaient le nombre le plus élevé (≥26) de répétitions de (CAG)n avaient des taux sériques de testostérone plus élevés (6.1ng/ml; n = 108, 43.2% de la cohorte) et de prolactine plus bas (3.01ng/ml; n = 108, 43.2% de la cohorte) que les témoins et que les sujets qui présentaient le nombre le plus bas (≥21) de répétitions de (CAG)n; et leurs taux sériques de TSH était plus bas (1.53 mIU/L; p < 0.05) que ceux des témoins. Dans le modèle de corrélation de Pearson, l’IELT auto-rapporté présentait une corrélation négative avec les répétitions à la fois des triplets (CAG)n (r = -0.16, p = 0.0001) et des triplets (GGC)n (r = -0.19, p = 0.0001). Ces répétitions étaient respectivement corrélées positivement avec PEDT (r = 0.28, p = 0.0001; r = 0.24, p = 0.0001, modèle global) et inversement corrélées avec BDI-II (r = -0.25, p = 0.0001). Conclusion Cette étude montre que le polymorphisme du récepteur aux androgènes module l’effet endocrinien sur le reflexe éjaculatoire et qu’il est étroitement dépendant de ses « cofacteurs ». De plus, les présents résultats confirment aussi l’association entre les longues répétions de trinucléotides du récepteur aux androgènes, les stéroïdes sexuels, les hormones pituitaires et thyroïdiennes en relation avec une dysfonction éjaculatoire prématurée acquise chez les patients diabétiques. La régulation endocrine du réflexe de l’EP est toutefois un phénomène complexe qui nécessite de futures investigations.
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