La forêt : espace de légitimation du projet colonial allemand en Chine (1898-1914)

Cet article évoque l’histoire de « l’impérialisme écologique » (A. Crosby) allemand dans la concession de Kiautschou et dans l’Empire chinois entre 1898 et 1914. À Kiautschou, la déforestation fut le principal problème auquel l’administration forestière allemande dut faire face. Pour la combattre, e...

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Bibliographic Details
Main Author: Jawad Daheur
Format: Article
Language:deu
Published: Presses universitaires de Strasbourg 2013-12-01
Series:Recherches Germaniques
Online Access:http://journals.openedition.org/rg/515
Description
Summary:Cet article évoque l’histoire de « l’impérialisme écologique » (A. Crosby) allemand dans la concession de Kiautschou et dans l’Empire chinois entre 1898 et 1914. À Kiautschou, la déforestation fut le principal problème auquel l’administration forestière allemande dut faire face. Pour la combattre, elle mena une politique volontariste qui fut rapidement couronnée de succès et contribua à propager la réputation de l’office des forêts de Tsingtau dans toute la Chine. Du point de vue idéologique, les forestiers allemands étaient imprégnés d’un « chauvinisme environnemental » (W. H. Rollins) qui derrière l’exigence de la protection de la forêt véhiculait une ambition de domination et des objectifs géopolitiques. À Kiautschou, les mesures de protection de la forêt devaient « discipliner » la population indigène ; dans le reste de la Chine, la sylviculture donna une impulsion nouvelle au partenariat germano-chinois et se révéla être un instrument au service de la Weltpolitik. En définitive, cette étude de cas confirme la thèse d’une relation étroite entre environnementalisme colonial et stratégies de domination impériale. Elle met également en évidence certains traits caractéristiques de la variante allemande de ce phénomène, principalement l’importance de la dimension esthétique et identitaire de la forêt pour les Allemands outre-mer.
ISSN:0399-1989
2649-860X