Summary: | Qu'advient-il des femmes lors de la Retirada ? Elles sont entre 75 000 et 95 000 à se réfugier en France en janvier et février 1939. Parmi ces milliers de femmes se trouvent des anarchistes dont il est difficile de quantifier le nombre, du fait de la surveillance moindre dont elles font l'objet par les autorités françaises. Aux prises avec des stéréotypes de genre qui les confinent dans des registres d'actions apolitiques, les réfugiées ne retiennent pas l'attention de leurs encadrants. Il est donc complexe de retracer leur vécu sur le sol français, plus encore lors des premiers mois et des premières années de leur exil, alors même qu'elles subissent, comme des milliers de compatriotes du même sexe, une prise en charge étatique au sein des centres d'hébergement et des camps d'internement. Pour autant, ces espaces coercitifs n'altèrent en rien leurs idées et leurs positionnements politiques. Mais, contraintes dans leurs faits et gestes, les femmes anarchistes militent alors selon de nouvelles modalités que l'usage de l'archive orale permet de mettre au jour.
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